« Pauline & Carton » avec Christine Murillo dans la mise en scène de Charles Tordjman
Mise en scène par Charles Tordjman, la [...]
Avec la troupe éphémère de l’AtelierCité à Toulouse, Laëtitia Guédon met en scène un conte moderne commandé à Laurent Gaudé. Une dystopie sur la fin du monde, qui célèbre la vie.
Comment est née cette pièce commandée à Laurent Gaudé ?
Laëtitia Guédon : Le projet est né grâce au ThéâtredelaCité, Centre Dramatique National Toulouse Occitanie, dont le dispositif d’insertion, l’AtelierCité, permet à huit jeunes acteurs et actrices sortant d’école de partager la vie du théâtre pendant quinze mois et de constituer une troupe éphémère pouvant créer un spectacle. C’est pour eux que j’ai rêvé cette œuvre. Il y a longtemps que Laurent Gaudé et moi voulions travailler ensemble. Cette occasion lui a donné l’envie de reprendre un texte qu’il avait commencé il y a longtemps. Il s’agit d’une dystopie sur la fin du monde, imminente, dont la date est annoncée. La pièce ne s’intéresse pas aux causes de cette fin, mais mesure son impact humain.
Qui sont les personnages ?
L. G.: Les huit personnages sont des figures symboliques, parfois quasi fantastiques, qu’on ne nomme pas – la mère, le médecin, celui qui entend les morts, la femme barre de fer, la jeune fille, la femme au tailleur, l’homme quitté qui tue, le pressé de vivre –, et qui réagissent à l’annonce de manière très contrastée. Mises bout à bout, ces figures forment tout ce qui caractérise l’être humain, son ambivalence, son appétit de vivre, sa vulnérabilité, son impétuosité, son impatience, son inertie… Certains s’adonnent à des pulsions meurtrières, d’autres se figent dans une inertie, d’autres encore partent à la recherche d’un désir ou rendent leur dignité aux morts. Parmi ces personnages, une jeune femme enceinte depuis peu décide d’accélérer le temps afin de faire naître son enfant coûte que coûte, de lui faire découvrir la vie en un temps très bref. C’est là qu’intervient la dimension magique de l’écriture de Laurent, que j’aime beaucoup. Il écrit son théâtre comme il écrit ses romans, et réciproquement. Traversée par l’enjeu de la solitude, la pièce déploie un théâtre-récit qui porte le souffle de l’épopée, lors duquel les personnages viennent tour à tour nous parler.
Quelle forme avez-vous imaginée ? Pour mettre en jeu quelles thématiques ?
L. G.: : Je mets en scène la pièce comme un road-movie, comme un rituel. Dans une scénographie d’Amélie Vignals, se déploie un langage indiscipliné, où se mêlent la parole, le son de Joan Cambon, la vidéo de Benoît Lahoz. La plongée dans les mythes est l’un de mes axes de travail. Pour cette pièce, nous avons travaillé sur le motif de la piéta, sur cette étreinte d’une mère et d’un fils, enfant prodige et sacrificiel évoquant la mythologie du Christ. Il est à cet âge jamais exploré de l’adolescence, en plein doute existentiel. Si la pièce interroge ce que signifie la fin du monde, ou d’un monde, à l’intérieur même de l’écriture perce la lumière. Cette possibilité me touche énormément.
Propos recueillis par Agnès Santi
, du mardi au samedi à 20h, dimanche à 16h. Tél : 01 43 28 36 36. Durée : 1h20.
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