L’Écorce des rêves
Avec L'Écorce des rêves, David Nathanson met [...]
1911, naissance en Bavière – 1979, mort au Brésil sous une fausse identité. Dans la mise en scène de Benoit Giros, Mikaël Chirinian livre une interprétation saisissante du roman documenté d’Olivier Guez,qui retrace la cavale de Josef Mengele, tortionnaire d’Auschwitz qui ne fut jamais arrêté. Une pièce à ne pas manquer.
C’est l’une des pièces du Festival à réserver sans tarder, pour la qualité conjuguée d’un texte remarquable signé Olivier Guez (Prix Renaudot 2017) et d’une saisissante interprétation de Mikaël Chirinian, qui retracent la cavale de « l’ange de la mort » d’Auschwitz, tortionnaire dont le simple nom évoque toute l’horreur d’un régime obsédé par l’extermination des juifs, planifiée par des dignitaires zélés qui écoutaient des valses de Strauss et jouissaient des plaisirs de la vie. Rappelons qu’à Auschwitz périrent plus de 1,1 million de personnes, dont près d’un million de juifs. La mise en scène sobre et efficace de Benoit Giros laisse toute la place à l’homme en fuite arrivé en Amérique du Sud muni d’un document de voyage de la Croix-Rouge internationale, qui apparaît dans sa réalité concrète, intime et historique. D’abord pacha et surhomme nietzschéen, heureux d’avoir pu trouver refuge dans le sanctuaire argentin, où s’épanouit une florissante société nazie avec la bénédiction du président Juan Peron, heureux d’avoir jusqu’à la défaite trouvé son accomplissement dans l’adhésion au nazisme et dans l’application consciencieuse de son programme.
L’homme est une créature malléable
Plus tard, il devient fugitif apeuré bénéficiant sans cesse de l’aide de sa famille et d’amis restés en Allemagne, mais aussi d’États, particulièrement fragilisé par la capture d’Eichmann à Buenos Aires en 1960 par un commando du Mossad. Sur un plateau semblable à une salle de musée avec au mur photographies, unes de journaux et autres documents, Mikaël Chirinian impressionne et captive de bout en bout, passant par toutes sortes de nuances et d’éclats, de la sobriété factuelle à l’éruption de rage, au fil d’une narration entrecoupée de brefs moments d’incarnation. Olivier Guez a longuement enquêté en Allemagne et en Amérique du Sud pour aboutir à l’écriture de ce roman soigneusement documenté, où s’immisce la fiction. Le tortionnaire ne sera jamais jugé, sauf très brièvement par son fils Rolf venu lui rendre visite au Brésil, peu de temps avant sa mort. La pièce interroge l’éveil des consciences, s’élève contre l’oubli, alerte contre la menace du mal qui transforme les hommes ordinaires en bourreaux. « Méfiance, l’homme est une créature malléable, il faut se méfier des hommes »…
Agnès Santi
à 18h, relâche les lundis. Tel : 04 90 86 74 87. Durée : 1h15.
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