La Chute de la maison Usher
C’est un objet insolite que cette Chute de la maison Usher mise en scène par Sylvain Maurice. Une expérience théâtrale et musicale qui prend finalement le chemin d’un certain classicisme.
Habileté prestidigitatrice
Dans le rôle du narrateur-personnage, Jean-Baptiste Verquin prend le parti bien senti d’un phrasé en apparence peu théâtralisé qui laisse entendre la poésie du texte sans en faire un objet d’admiration. Sylvain Maurice intercale des scènes où le domestique de la maison interprété par Philippe Rodriguez-Jorda montre une habileté prestidigitatrice à manipuler des objets et alimente un fantastique qui ne se prend pas trop au sérieux. La rapidité des changements, de scène à scène, contribue également à créer un sentiment d’étrangeté. On regrettera parfois que la vidéo ne permette pas d’installer un univers visuel plus inventif. Les activités artistiques de Rodrigue, seuls remparts à sa mélancolie, offrent à la musique et à la chanteuse androgyne Jeanne Added, un moyen naturel de s’intégrer à la narration. Tout est bien dosé, harmonieusement équilibré, et petit à petit se construit un spectacle simple et singulier, très agréable, tout en petites touches, en impressions, qui rend un bel hommage au texte et à ce que l’art, par l’invention, permet de ressusciter.
La Chute de la maison Usher, d’après une nouvelle d’Edgar Allan Poe, mise en scène de Sylvain Maurice. Création au Nouveau Théâtre de Besançon. Le 23 novembre à 20h30, au Fanal, à Saint-Nazaire. Tél : 02 40 22 91 36. Le 25 novembre à 20h30 à l’Arc à Rezé. Tél : 02 51 70 78 00. Le 2 décembre à 20h30 à La Commanderie à Dole. En mars à L’Avant-Scène, Théâtre de Colombes, en avril au Théâtre de La Commune et à la Maison de la Poésie de Paris.