“THIS IS NOT (an act of love & résistance)” de la chorégraphe Aina Alegre
Dans cette pièce, Aina Alegre choisit de [...]
Danse - Entretien / Gaëlle Bourges
Le coffre de mariage du 15e siècle, la guerrière, la jeune fille sage et les étudiants de l’École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette : tous réunis dans la nouvelle création de Gaëlle Bourges.
« Il s’agit d’une recréation, car je reprends l’œuvre qui a servi de support pour la pièce que nous avions créée en 2018 avec le groupe d’amateurs du CCN de Tours. Au final c’est très différent, dans les enjeux et dans le processus, car aujourd’hui les participants sont de jeunes professionnels dans leur dernière année d’études à l’école de la marionnette de Charleville-Mézières. Nous sommes donc partis de ce coffre de mariage italien datant de la seconde moitié du XVe siècle exposé au Musée des Beaux-Arts de Tours. Évidemment, un tel objet peut paraître déconnecté pour des jeunes gens, mais ils ont été intéressés par les enjeux que révèle le coffre en tant que cadeau de mariage, portant tout un programme iconographique d’injonctions faites aux femmes. Le coffre montre des éléments assez ambivalents, avec deux Camille qui se télescopent : la mise en scène d’une femme guerrière très courageuse qui perd la vie pour défendre l’Italie contre la venue d’Énée arrivant de Troie, mais aussi celle d’une jeune fille qui regarde le spectacle de la mort au combat de Camille, comme un avertissement à la future mariée.
Des voix d’aujourd’hui autour d’une narration du XVe siècle
Une sorte de mélange est opéré entre l’Énéide de Virgile avec une figure de guerrière amazone, et Les Femmes illustres de Boccace, un auteur très misogyne. En studio de danse, j’ai demandé aux étudiants d’écrire des textes très courts et personnels, dans lesquels ils traitent de ce qui les a intéressés dans le coffre de mariage. J’ai ensuite complètement réécrit mon texte sur le coffre en intégrant les leurs pour les mélanger à ma voix. Puis, nous avons suivi les scènes peintes sur le coffre, de gauche à droite, de haut en bas, sans former une véritable narration. Ils s’en sont emparés avec les matériaux que j’avais apportés, comme des seaux, des bâtons, des têtes de chevaux en cartons et des tissus qu’ils ont collectés à Charleville. Cette recréation a aussi été l’occasion d’un intense travail pédagogique que j’ai mené avec Agnès Butet et Anne Dessertine. »
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Le 28 mai à 20h, et le 29 mai.
Tél. : 01 55 82 08 01. Dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis.
Dans cette pièce, Aina Alegre choisit de [...]
Énergie vitale, diffraction chromatique, [...]
Outsider, la nouvelle création de Rachid [...]