Les Percussions de Strasbourg : nouvel album « Rains »
Le nouveau disque publié par les Percussions [...]
Classique / Opéra - Entretien / Julien Chauvin
Au disque chez Aparté avec la poursuite de l’intégrale des Symphonies Parisiennes, dans la saison du Musée du Louvre, à l’Arsenal de Metz et à Tours dans le cadre du festival Concerts d’Automne, Julien Chauvin et ses musiciens du Concert de la Loge ne voient et n’entendent plus que par Haydn.
Jouer et enregistrer les Symphonies Parisiennes de Haydn aujourd’hui, c’est revenir aux sources mêmes d’une histoire musicale qui vous a visiblement inspiré en créant votre ensemble. L’avez-vous à l’esprit en jouant ces œuvres ?
Julien Chauvin : En jouant ces œuvres, nous avons plusieurs choses à l’esprit : les conditions de la commande du Concert de la Loge Olympique de six symphonies à Haydn, le moment de leur réception à Paris, puis les traces que nous en avons à travers les manuscrits qui ont survécu (conservés à la BnF) et l’édition qui a été réalisée en 1787. C’est un lourd héritage, et il m’a paru intéressant de faire renaître ce cycle à travers le prisme français, et, en quelque sorte, de nous remettre dans la peau de nos ancêtres musiciens du Concert de la Loge Olympique qui déchiffraient ces œuvres aux Tuileries. Nous sommes donc particulièrement heureux de jouer et d’enregistrer le cycle à l’Auditorium du Louvre, à quelques pas de la salle des gardes suisses, aujourd’hui disparue.
Quelle place ces œuvres ont-elles dans le parcours créatif de Haydn ?
Julien Chauvin : Très nettement, ces œuvres et les cinq suivantes (88, 89, puis 90, 91 et Oxford qui sont aussi nées d’une commande de la loge Olympique) marquent une évolution dans l’écriture de Haydn. Fasciné par le nombre important de musiciens de la formation française (lui qui n’avait à Esterhaza qu’une quinzaine d’instrumentistes), et sorti de sa période Sturm und Drang (à quelques exceptions près), Haydn peut rêver à une texture orchestrale plus ample et plus riche (avec pour deux d’entre elles les trompettes et timbales). Chaque menuet se réinvente, aucune n’a la même structure, et l’emploi des instruments à vents s’est très fortement intensifié, rappelant le genre français à la mode : la symphonie concertante. Aussi, dans leur forme, elles se développent beaucoup et vont préparer l’écriture des 12 symphonies londoniennes, d’une vision sans égale.
Propos recueillis par Jean Lukas
Les 9 et 10 octobre à l’auditorium du Louvre, le 11 octobre à Tours dans le cadre du festival « Concerts d’automne » et du 7 au 9 novembre à Metz dans le cadre du festival « Osez Haydn ! ».
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