Vendredi 13
Comment vivre après les événements du 13 [...]
Pour la 27ème édition des Journées du théâtre autrichien à Paris, Heinz Schwarzinger présente des textes de Theodora Bauer, Elfriede Jelinek et Ferdinand Schmalz.
« Pour cette nouvelle édition des Journées du théâtre autrichien à Paris, j’ai tenu une fois de plus à faire se côtoyer écrivains émergents et confirmés. La première lecture-spectacle proposera de découvrir papèterie.pospischil, une comédie noire mêlant théâtre populaire et absurde. Il s’agit d’une pièce d’une auteure de 27 ans extrêmement prometteuse, Theodora Bauer, qui me paraît assez représentative de la nouvelle génération du théâtre autrichien. Cette génération, contrairement à ses aînés, n’a plus le poids du passé sur ses épaules. Elle rend compte de façon concrète et engagée des égarements de notre époque. Le deuxième texte, Les Suppliants, est signé d’Elfriede Jelinek. Comme elle le fait toujours, la grande écrivaine a élaboré cette œuvre comme un mouvement de critique à chaud, à vif, d’une situation qui prend place aujourd’hui, dans notre monde.
Deux jeunes auteurs et une lauréate du Prix Nobel
Le sujet dont elle traite ici est l’accueil des migrants. En s’inspirant de la tragédie grecque, Elfriede Jelinek fait une fois de plus preuve d’un regard extrêmement aigu et profondément généreux. Quant à la pièce qui clôturera ces 27ème Journées, elle s’intitule La résistance thermale. Elle a été écrite par un auteur de 32 ans, Ferdinand Schmalz, qui est pour moi l’un des grands talents de la littérature et du théâtre autrichiens contemporains. Il parle de la réalité par le biais de comédies écrites, la plupart du temps, en vers iambiques. Cette construction ne donne pas forcément des rimes, ou une forme harmonieuse. Elle est plutôt le lieu d’une impulsion, d’un souffle qui fait penser au rap. Cette édition 2018 est ainsi composée de trois textes à l’humour corrosif. Des textes portant en eux la préoccupation d’artistes qui voient l’extrême droite autrichienne avancer à grands pas vers le pouvoir. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat