Dave Douglas réapparait sur nos radars avec l’album « Gifts »
Longtemps suractif, le trompettiste américain [...]
John Scofield renoue avec ses premières amours musicales et se fait plaisir en braquant sa guitare vers le son de l’Amérique profonde.
Plus le temps passe, et plus John Scofield ressemble à un personnage des frères Coen. Physiquement, d’abord, arborant désormais une longue barbiche grise de vieux briscard rusé qui ne s’en laisse pas compter. Musicalement ensuite, par la manière dont il semble vouloir s’immerger toujours plus dans le son de l’Amérique profonde. Country For Old Men intitulait — en forme de clin d’œil — un album paru en 2016, comme un doigt d’honneur adressé à tous les puristes qui se sont longtemps bouché le nez lorsqu’on évoquait la musique des cow-boys. Un autre de ses disques récents prenait le nom de Combo 66, allusion à la fameuse route transcontinentale au cœur de l’imaginaire américain, qui reliait Chicago à la Californie via l’Oklahoma et le Texas.
Faire saigner la six-cordes
Car bien qu’il soit l’un des plus influents guitaristes de jazz de sa génération, John Scofield a toujours cultivé la diversité de ses amours musicales, du rock’n’roll au funk en passant par la folk et le blues. La distorsion n’a jamais quitté son vocabulaire. Avec le groupe Yankee Go Home, il le montre avec exubérance, prenant un plaisir de gamin à rejouer des tubes composés par les Grateful Dead, Neil Young, Merle Haggard, Bobby Blue Bland ou Bob Dylan. Autant de chansons qui ont fait le son de l’Amérique, sur lesquelles, entouré d’un groupe marqué par la présence de Jon Cowherd (Fellowship de Brian Blade) et du batteur Josh Dion à la vraie culture rock, il peut ciseler ses chorus, faire saigner la six-cordes et, comme il le dit, « reconnecter avec ses racines rock’n’roll d’adolescent ». On aurait tort de ne pas assister à une telle cure de jouvence.
Vincent Bessières
A 18h30 et 21h. www.newmorning.com
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