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Avignon 2023 - Théâtre - Critique
Seul en scène, Jean-Paul Farré, homme de théâtre total, comédien, musicien, chanteur et metteur en scène récompensé à de multiples reprises, acteur à la filmographie impressionnante, met ses talents au service d’un texte engagé : la réécriture contemporaine du célèbre discours signé par Etienne de La Boétie.
Texte politique majeur de la Renaissance à l’immense postérité, Le Discours sur la servitude volontaire écrit par le très jeune et célèbre ami de Michel de Montaigne, a connu de nouvelles heures de gloire du temps de la pandémie. À ce moment-là, sur les réseaux sociaux notamment, il était ce best-seller auquel on se référait très souvent pour mettre en question les mesures sécuritaires mises en place et questionner leur étonnante acceptabilité par les peuples des grandes démocraties occidentales. La portée intemporelle de ce texte, qui, par-delà la critique sévère de la tyrannie, met en évidence que rien ne légitime le pouvoir des despotes en tous genres si ce n’est le consentement populaire lui-même, rencontre alors une actualité qui rappelle au metteur en scène, Jacques Connort, cette envie, qu’il porte depuis longtemps : « faire entendre, un jour, ce texte, sur scène au plein cœur du XXIème ».
Une attente contrariée
Pour réaliser cette ambition, deux conditions doivent, à ses yeux, être réunies : « Sur le fond, qu’il bénéficiât d’une réflexion nouvelle, nourrie précisément de quatre siècles peu avares en tyrannies de toutes sortes ; sur la forme ; qu’il pût se prêter au jeu et s’incarner dans un authentique personnage ». Le texte original de Ludovic M. Formentin répond effectivement à cette double exigence de l’actualisation et de l’incarnation. Mais sans parvenir à convaincre. On s’interroge : dans la colère fiévreuse, juvénile, sensible, du texte de La Boétie lui-même, n’y-a-t-il pas matière à faire théâtre ? Faut-il expliciter les rapprochements qui peuvent aujourd’hui être faits ? N’aurait-on pu laisser au spectateur le soin de faire le chemin en adaptant simplement cette œuvre d’une « inactuelle actualité », qualité qui signale les grands textes ? Évidemment, la frustration est à la mesure de l’attente promise par un titre qui renvoie à l’écrit original.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
à 14h50. Relâche les mercredis 12, 19 et 26 juillet 2023. Durée : 1h15. Tél : 04 32 76 02 79
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