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Avignon 2023 - Cirque - Critique
Le jongleur nous offre un moment complice où son parcours d’artiste sert de point de départ à un joli solo, accompagné de ses fidélités musicales, techniques et… canines !
Petite piste et jardin avignonnais, à la nuit tombante. Un espace qui fonctionne comme un écrin, où Jérôme Thomas semble prêt aux confidences. On y rencontre un homme détendu, à la parole déliée. Ce spectacle a été conçu dans une volonté franche de se raconter, de jeter un regard dans le rétroviseur, de rembobiner le fil d’une longue vie consacrée au jonglage, depuis les débuts du cirque contemporain jusqu’à nos jours. Mais l’heure n’est pas du tout aux débordements intimes, tout au plus fait-il une allusion rapide à la maladie qui aurait pu l’abattre, avant de rebondir vers des temps de vie de compagnie tournés vers l’ailleurs. Sans aucunement s’étendre sur « ma vie, mon œuvre », Jérôme Thomas s’arrête sur des morceaux choisis très précis et nous voilà propulsés au Japon, à Osaka, au cœur de l’Afghanistan en pays Pachtoun, et en Ethiopie.
Braver les obstacles
Tous ces changements de décor montrent un cirque qui va au-devant des frontières culturelles, dans un théâtre du monde parfois mis à sac. Les anecdotes marquent surtout des difficultés rencontrées et bravées en solo ou en équipe, qu’il raconte sous la complicité active de Christian Maes, son accordéoniste, Valentin Lechat son assistant, et Pantoufle, sa chienne. Avec le bel espoir, hurlé par un spectateur afghan : « Que le spectacle continue et ne s’arrête jamais ! ». Ces trois traversées sont ponctuées de vrais moments de jonglage ou de manipulation d’objets en tout genre, comme sa chaussure, un ballon de baudruche sonore, un sac en plastique… On retrouve avec le plus grand des plaisirs la magie de sa plume vivante, sa cane qui virevolte, ses massues, dans des danses et des passages au sol qui montrent que Jérôme Thomas a gardé toute sa superbe. Finalement, l’artiste toujours en mouvement, réserve la position assise de son titre pour la fin, clin d’œil à cette dimension de son travail, comme un retour à la source.
Nathalie Yokel
à 21h30. Tél. : 06 38 44 05 76
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