La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Avignon / 2018 - Gros Plan

J’appelle mes frères

J’appelle mes frères - Critique sortie Avignon / 2018 Avignon Avignon Off. La Manufacture
J’appelle mes frères. © Simon Gosselin

La Manufacture / de Jonas Hassen Khemiri / mes Noémie Rosenblatt

Publié le 22 juin 2018 - N° 267

De la pièce écrite par l’écrivain suédois Jonas Hassen Khemiri après les attentats de Stockholm en 2010, Noémie Rosenblatt propose une mise en scène réunissant des acteurs professionnels et un chœur d’amateurs.

C’est en lisant la tribune J’appelle mes frères que Noémie Rosenblatt découvre l’écriture du Suédois Jonas Hassen Khemiri. Une tribune écrite au lendemain des attentats de Stockholm de 2010, publiée alors dans le quotidien suédois Dagens Nyheter et reprise cinq ans plus tard dans Libération, après le massacre de Charlie Hebdo. Un texte que son auteur transforme ensuite en pièce de théâtre. Il y est question d’Amor, un jeune Européen issu de l’immigration, qui marche dans sa ville au lendemain d’un attentat : « ni un héros, ni un modèle, ni un pauvre gosse de banlieue. C’est un jeune homme d’aujourd’hui, né en Europe de parents venus d’ailleurs et crument tourmenté de ne pas savoir qui il est ou qui il doit être, blessé par le monde qui l’entoure, apeuré par ces astres dont il se méfie, écorché de se sentir inadapté », explique Noémie Rosenblatt.

Un texte en forme de cri

Portée par une écriture poétique, puissante et dense, la pièce affronte les questions d’intégration, de stigmatisation, de tolérance et d’identité. D’abord intimidée à l’idée de mettre en scène ce texte, elle, « jeune femme blanche née du bon côté des barrières culturelles et sociales », Noémie Rosenblatt a hésité à porter ce texte à la scène. Il a fallu la rencontre avec une comédienne, Mounya Boudiaf, qui d’un seul coup lui a semblé incarner la réalité des principes républicains, et l’idée de joindre aux quatre comédiens professionnels un groupe d’amateurs formant le chœur des exclus, pour oser se lancer et s’approprier les questions de J’appelle mes frères. Et donner chair à ce cri, « l’appel d’un homme qui a peur et qui se sent dépassé par le réel et ses fantasmes » dans cette ville où même son ombre finit par lui faire peur. Un cri qui n’exclut ni la possibilité d’apaisement ni la drôlerie, le tout dans un rythme tonique et une adresse au public qui n’est pas sans évoquer le stand up.

 

Isabelle Stibbe

A propos de l'événement

J’appelle mes frères
du vendredi 6 juillet 2018 au jeudi 26 juillet 2018
Avignon Off. La Manufacture
2 rue des Ecoles, Avignon

à 15h55. Relâche les 12 et 19 juillet. Tél. : 04 90 85 12 71.

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