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Avignon / 2025 - Entretien / Jacques Osinski
Après Cap au pire, La dernière bande, Fin de partie…, Jacques Osinski poursuit son exploration du théâtre de Samuel Beckett avec En attendant Godot. Un spectacle créé, au Théâtre des Halles, par Jacques Bonnaffé, Jean-François Lapalus, Denis Lavant et Aurélien Recoing.
Pourquoi avoir tant attendu avant de vous emparer d’En attendant Godot ?
Jacques Osinski : Pour moi, En attendant Godot est à la fois la pièce la plus célèbre de Beckett et la plus délicate à mettre en scène. J’avais envie d’y apporter quelque chose de nouveau, mais il me fallait rencontrer les bons acteurs. Aux côtés de Denis Lavant, que je retrouve dans Estragon, j’ai demandé à Jacques Bonnaffé de jouer Vladimir, à Aurélien Recoing de jouer Pozzo et à Jean-François Lapalus de jouer Lucky. Ces quatre comédiens sont très différents et, surtout, très singuliers. Ensuite, j’ai dû trouver un chemin personnel de mise en scène…
Quel est ce chemin ?
J.O. : Ce qui m’a paru très riche, c’est de revisiter la pièce à l’aune du contexte géopolitique international tourmenté qui est le nôtre. Nous nous situons aujourd’hui dans la zone grise dont parle l’œuvre de Beckett. Il ne faut pas oublier qu’il a été résistant et a vécu caché dans le sud de la France, notamment à Roussillon, là où se situe vraisemblablement l’action. La guerre est très présente dans En attendant Godot. On pourrait très bien imaginer que Vladimir et Estragon cherchent à passer en zone libre et qu’ils attendent un passeur, qui s’appellerait Godot. Évidemment, nous proposons une lecture moins réductrice et plus intemporelle. Mais, je crois qu’il est important de comprendre que l’attente des personnages est très concrète.
Quels territoires de jeu vos comédiens empruntent-ils ?
J.O. : L’écriture de Beckett exige un jeu très concret et dénué de psychologie. Comme en musique, les interprètes doivent respecter scrupuleusement la partition, avec ses silences, ses variations de rythme… On a recherché un style de jeu très proche du réel et de la vie, en essayant de convoquer le plus possible le présent au plateau. Il y a beaucoup d’humour dans En attendant Godot. Il y a aussi, chez ses personnages, une part d’enfance qu’il faut absolument préserver. Lorsqu’on traverse des événements tragiques, comme une guerre, la vie et l’espoir demeurent jusqu’au bout. Cet élan vital me touche énormément. Malgré l’horreur, Vladimir et Estragon continuent à vivre et à croire en la vie.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 21h. Relâche les mercredis.
Tél. : 04 32 76 24 51. Durée 2h15
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