La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld, mis en scène par Frédéric Fage
Après le succès de son film, Jean-Paul [...]
Blandine Pélissier met en scène le texte de Gary Owen qu’elle a traduit en français avec Kelly Rivière : l’histoire d’Effie, moderne et combattive Iphigénie, qui rejoue la tragédie des Atrides à Splott, un quartier pauvre de Cardiff.
Qui est Effie, l’héroïne de ce texte ?
Blandine Pélissier : Gary Owen mêle l’humour à la tragédie dans la grande lignée de Shakespeare et des auteurs contemporains anglo-saxons. Effie est une très jeune femme qui habite à Splott, quartier défavorisé de Cardiff dont elle ne sort quasi jamais, et qui a été élevée par sa grand-mère. Une héroïne assez « kenloachienne » qui n’a pour tout horizon que le chômage, des amours passagères et des cuites sans fin pour tenir jusqu’au bout de la semaine et mieux recommencer. Au début de la pièce, Effie est provocatrice et hargneuse. La vie va l’obliger à faire sa révolution. Il y est beaucoup question de sacrifice, mais aussi d’autosacrifice. Sacrifices des jeunes soldats envoyés dans des guerres qu’ils ne comprennent pas, sacrifices des classes pauvres. Autosacrifices d’Effie : une première fois pour ne pas briser une famille, Effie coupe le fil de la malédiction de générations dysfonctionnelles ; une deuxième fois pour sa communauté. Agamemnon pourrait-il être ici le Grand Capital ?
Comment mettez-vous en scène ce texte ?
B. P. : Ma méthode de travail est toujours très horizontale et collaborative. Je travaille en binôme avec So Beau-Blache, scénographe, costumière et graphiste. Après avoir fait le choix de l’équipe de création, nous œuvrons et avançons ensemble. Je n’ai absolument pas idée de l’endroit où nous devons arriver : il reste toujours des surprises qui se révèlent au plateau, avec les propositions des unes ou des autres. Il s’agit toujours de décors épurés et non-réalistes, la lumière d’Ivan Mathis sublimant les changements de situation et d’état d’âme. J’ai demandé à Loki Harfagr de créer l’univers sonore, une longue tapisserie, toile diaphane tissée de textures sonores et de sons subliminaux, par endroits déchirée d’éclats de métal ou maculée de traits baroques.
Quel est votre genre de théâtre ?
B. P. : Même si je lui reconnais une nécessité sur certains sujets, le théâtre didactique n’est pas ma tasse de thé. Je lui préfère des textes traversés en filigrane par les sujets qui m’agitent et m’habitent, qui partent de l’intime pour atteindre l’universel, de préférence avec des fins ouvertes. Je n’aime pas qu’on me mâche le travail, donc je ne le mâche pas non plus pour les autres !
Propos recueillis par Catherine Robert
à 21h40, relâche les 7, 14 et 21 juillet. Tél. : 04 90 03 01 90.
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