Unité Modèle, comédie au vitriol de Guillaume Corbeil mise en scène par Guy-Pierre Couleau
Guillaume Corbeil interroge notre devenir [...]
Avignon / 2022 - Entretien / Clément Dazin
Dans INOPS, Clément Dazin (cie La Main de l’Homme) met en piste cinq circassiens pour travailler sur des thèmes philosophiques – l’impuissance, la surpuissance, la résistance – au travers du corps mais aussi du texte.
D’où vient cette idée d’un spectacle sur l’impuissance ?
Clément Dazin : Je pars d’un constat d’impuissance collective comme individuelle : avec ce qu’on sait aujourd’hui et avec ce qu’on peut faire techniquement, comment se fait-il qu’on soit si impuissants à bien faire ? Il y a un paradoxe : impuissance et surpuissance coexistent. Une troisième thématique s’est greffée, celle de la résistance : si on avait le vrai désir de notre surpuissance, il faudrait renoncer à plein de choses. J’ai eu l’envie de travailler sur ces paradoxes qui existent à l’intérieur de chacun de nous, de les aborder de manière poétique et touchante.
Vous avez traduit cette réflexion avec le vocabulaire du cirque, mais vous avez également eu recours au texte ?
C.D. : En tant que circassien, je me sens surpuissant : l’artiste de cirque incarne la capacité de l’être humain à faire l’impossible. Et la notion de résistance est inhérente au cirque : l’artiste doit constamment résister à la pesanteur, c’est un dénominateur commun à toutes les disciplines. J’ai décidé de travailler avec des acrobates : sur scène il y a de la bascule hongroise, de la contorsion, un duo de main-à-main. On essaie de raconter des moments de fragilité de manière intime et dans l’exercice du cirque. C’est une écriture circassienne, mais avec du verbe ! Le texte sans le corps n’a pas d’intérêt je pense, et le corps sans le texte non plus. J’ai rencontré tous les interprètes au CNAC, et tous ont une appétence pour le texte, je leur ai donc demandé d’écrire leur ressenti par rapport aux thématiques du spectacle, dans leur rapport au monde. C’est une réflexion collective, avec de l’humour, mais qui soulève aussi des questions graves.
Propos recueillis par Mathieu Dochtermann
à 21h00, relâche les 12 et 17 juillet. Tél. : 04 66 86 45 02.
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