La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Gros Plan

Il re pastore

Il re pastore - Critique sortie Classique / Opéra Paris Théâtre du Châtelet
Le chef Jean-Christophe Spinosi retrouve le metteur en scène Nicolas Buffe dans un Mozart sauce manga. © Didier Olivré

NOUVELLE PRODUCTION / THÉÂTRE DU CHÂTELET

Publié le 16 janvier 2015 - N° 228

Œuvre de Mozart relativement méconnue, cette « festa teatrale » sur un livret de Métastase est mise en scène par Nicolas Buffe et dirigée par Jean-Christophe Spinosi.

Mozart a tout juste 19 ans lorsqu’il reçoit du prince-archevêque Colloredo, la commande d’une œuvre destinée à prendre place au sein de festivités en l’honneur de l’archiduc Maximilien-François, de passage à Salzbourg en avril 1775. Le compositeur vient d’écrire La finta giardiniera et Il re pastore est un nouveau pas vers l’opera seria – qui demeurera cependant suspendu, après l’unique représentation salzbourgeoise, jusqu’à Idoménée, six ans plus tard. L’œuvre n’est pas vraiment destinée à la scène, elle se rattache plutôt au genre de la serenata, oratorio dramatique sur un sujet profane. Pour l’occasion, le livret de Métastase, qui avait déjà été maintes fois mis en musique et que Mozart connaissait par un opéra de Felice Giardini, est réduit à deux actes. S’il perd de sa continuité dramatique, il conserve intacte sa dimension philosophique et  devient même plus démonstratif en se focalisant sur la fermeté des sentiments d’Aminta, berger héritier légitime du trône de Sidon faisant face aux manœuvres du pouvoir.

Mise en jeu sonore et visuelle

Les quatorze numéros de l’œuvre sont autant de tableaux qui peuvent s’animer par la seule grâce du chant, qui annonce déjà les chefs-d’œuvre ultérieurs tel Così fan tutte. La distribution ajoute d’ailleurs la fraîcheur et la virtuosité avec Rainer Trost en Alexandre et les jeunes Soraya Mafi et Raquel Camarinha dans le rôle travesti d’Aminta et celui de sa fiancée Elisa. Mais il peut aussi être tentant de donner une traduction visuelle de la mécanique du livret. C’est le défi que relève Nicolas Buffe, qui, après Orlando paladino de Haydn en 2012, promet cette fois une « mise en jeu » mêlant « le symbolisme mythologique, la vivacité baroque du jeune Mozart et l’univers des jeux vidéos, du manga, des cartoons et du Tokusatsu, séries télévisées japonaises riches en effets spéciaux ». Mozart et ses héros rendus aux pixels d’un « jeu de plateforme » ? Pourquoi pas !

 

Jean-Guillaume Lebrun

A propos de l'événement

Il re pastore
du jeudi 22 janvier 2015 au dimanche 1 février 2015
Théâtre du Châtelet
1 Place du Châtelet, 75001 Paris, France

Les 22, 24, 26, 28 et 30 janvier à 20h, le 1er février à 15h. Tél. : 01 40 28 28 40.

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