Les Arts florissants : du baroque à demeure
La formation de William Christie est [...]
A l’affiche du concert inaugural de la Philharmonie pour la création mondiale d’un Concerto pour orchestre, le compositeur Thierry Escaich, maître de l’harmonie dans la grande tradition de la musique française, entrera en communion avec les partitions de ses aînés : Sur le même accord de Dutilleux, des extraits du Requiem de Fauré, le Concerto pour piano en sol majeur et la Deuxième suite de Daphnis et Chloé de Ravel. Avec Paavo Jarvi au pupitre de l’Orchestre de Paris.
Quel sens donnez-vous à la création d’une de vos œuvres lors de l’inauguration de la Philharmonie de Paris ?
Thierry Escaich : C’est l’accomplissement d’un travail de long terme qui m’a permis d’abord de collaborer avec l’Orchestre de Paris comme soliste lors de multiples concerts. J’ai pu lors de ces concerts écouter ce merveilleux orchestre qui a ensuite exécuté ma musique (La Barque solaire), pour arriver à cette œuvre qui est en quelque sorte un aboutissement.
Quel défi particulier représente la composition d’un Concerto pour orchestre ?
T. E. : Mon but principal est de mettre en valeur les différents pupitres de l’orchestre, sans que cela ne fasse pure démonstration. Ainsi, c’est la conception formelle de cette pièce d’une demi-heure, d’un seul tenant, qui fut le point de départ et nécessita un long processus d’élaboration. Tout au long de ce parcours, je donne des coups de projecteur sur telle zone de l’orchestre, tel alliage instrumental ou encore tels modes de jeu, tout cela en restant en adéquation avec le déroulement initial du discours formel. Ainsi, si le » prologue » de l’œuvre met en scène les cuivres graves interrompus par un quatuor de percussions, le premier mouvement privilégiera une écriture de notes répétées aux cuivres medium et aigus en dialogue avec des déclamations de cordes graves exploitées dans l’aigu, etc.
Quelle place prend cette œuvre dans votre trajectoire de compositeur ?
T. E. : Mis à part mon opéra, je n’ai jamais écrit de forme aussi ample d’un seul tenant. J’ai donc essayé de rendre l’architecture la plus lisible possible sur la durée, mais aussi renouvelé mon écriture orchestrale en utilisant des instruments ou des alliages instrumentaux différents des pièces précédentes.
Avez-vous déjà imaginé mentalement l’acoustique de la nouvelle salle ?
T. E. : Non, ce serait même dangereux avant d’avoir un réel contact avec ce lieu dont j’attends pourtant beaucoup. J’espère qu’il rendra avec clarté les différents jeux d’échos souvent très rapprochés entre les divers personnages de l’orchestre, les superpositions de plans sonores ou les mouvements du son au sein de l’orchestre.
Propos recueillis par Jean Lukas
Mercredi 14 janvier à 20h30. Tél. : 01 44 84 44 84. Places : 10 à 40 €.
Avec en solistes Renaud Capuçon (violon, dans Dutilleux), Sabine Devieilhe (soprano, dans Fauré), Matthias Goerne (baryton, dans Fauré), Hélène Grimaud (piano, dans Ravel). Avec le Chœur de l'Orchestre de Paris (Lionel Sow, direction).
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