La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Etat des lieux de la danse en France

Succès chez les amateurs et quasi absence chez les professionnels

Succès chez les amateurs et quasi absence chez les professionnels - Critique sortie Danse
Légende : Get higher, de James Carlès. Photographie : Stéphane Gros Nicolai

Publié le 30 novembre 2011

Quel style de danse est à la fois l’un des plus enseignés dans les cours de danse, et l’un des moins présents dans les salles de spectacle ? Retour sur le paradoxe de la danse jazz.

Qu’est-ce que le jazz ? Dans un mémoire récemment soutenu au département danse de l’université Paris 8, Aline Laignel souligne que l’origine même de ce mot est mal connue. Le terme « jazz » désigne un genre musical avant d’être également appliqué à une danse aux origines afro-américaines, dotée d’un puissant rapport au rythme et d’une charge sensuelle. Depuis les années 1950, on parle également de « modern jazz » : une esthétique issue du jazz mais rassemblant de multiples influences, et ne recourant pas exclusivement à la musique jazz… Derrière ces appellations floues, c’est toute une esthétique qui est, de fait, mal (re)connue. Parmi les 540 compagnies de danse françaises répertoriées par le Centre national de la danse, 13 sont des compagnies de jazz, et la moitié d’entre elles seulement est subventionnée. Pourtant, un quart des danseurs amateurs pratique le jazz ou le modern jazz…

Un renouveau pointe

Manque de structuration du monde jazz, l’empêchant de faire valoir son identité et ses besoins ? Collusion avec le milieu du divertissement, en contradiction avec les critères de l’expression artistique « légitime » ? Aucune des explications régulièrement avancées ne paraît satisfaisante. Mais on peut noter qu’un renouveau pointe. En 2009, le festival Danse à Toulouse, consacré à la thématique Danse(s) et continent(s) noir(s), ou encore la volonté du Centre national de la danse de redécouvrir la danse noire américaine, ont été l’occasion de commencer à reconsidérer cette esthétique. James Carlès, chorégraphe basé à Toulouse, se penche ainsi sur l’œuvre chorégraphique des créateurs noirs, des années 1920 à nos jours. En 2010, naît à Cesson-Sévigné (Bretagne) le Pôle culture jazz, dirigé par le chorégraphe Wayne Barbaste. Formation du public, structuration professionnelle, recherches universitaires, réinterrogation des fondamentaux : la danse jazz est peut-être en train de dessiner sa renaissance. Et on ne peut que le souhaiter – pour les chorégraphes jazz, mais aussi pour le monde de la danse dans sa globalité.

Marie Chavanieux

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