SAABA et Contemporary dance de Sharon Eyal et Hofesh Shechter

C’est d’abord la danse ardente et viscérale de Sharon Eyal qui emplit le plateau. Chorégraphe star, héritière de la technique Gaga de la Batsheva Dance Company, elle investit le geste dans sa forme la plus primitive, à la fois organique et libéré. Avec Gai Behar et sa compagnie LEV, elle a déployé un triptyque passionné, remarquable par son originalité esthétique : The love cycle. Elle révélait son écriture atypique : des mouvements qui pulsent comme le battement du cœur, pour se propager en raz-de-marée. Invitée pour la troisième fois à chorégraphier pour le GöteborgsOperans Danskompani, elle leur transmet à nouveau sa danse intense dans SAABA, qui imprègne les corps pour invoquer l’étrange.

Transe du club

Après la retenue, place à l’explosif Hofesh Shechter. Ce chorégraphe détonnant invente une écriture percutante et saisissante, s’applique parfois à lancer ses interprètes à un rythme fou sur des musique actuelles, allant du rock à l’électro, en passant par la pop et le jazz. Avec Double Murder l’année passée, il proposait deux pièces opposées et complémentaires, l’une apaisée, l’autre plus violente. Avec Contemporary dance, sa première pièce composé pour le GöteborgsOperans Danskompani, il nous transporte dans la chaleur d’un club à l’énergie furieuse. Entraînés par un son électro frénétique, les danseurs de la compagnie suédoise font jaillir des gestes débridés, mélange d’esthétiques de danse urbaines, de club et de clips. Comme une recette pour nous inviter à la transe !

Belinda Mathieu