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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

La musique Baroque en France

L’aventure de la danse et de la musique baroque

L’aventure de la danse et de la musique baroque - Critique sortie
Photo Patrick Barbier. DR

Publié le 10 juillet 2008

L’aventure de la danse et de la musique baroque

Les relations entre la danse et la musique baroque sont nées dès le XVIIème siècle à travers les danses de cour. Aujourd’hui, les chorégraphes restent attachés à ces lignes musicales, mais inventent de nouvelles façons d’« être baroque ».

Contrairement à l’idée reçue, ce n’est que dans les années soixante qu’est apparu le terme de danse baroque, suite à un mouvement de réhabilitation des danses de cour. C’est dans cette mouvance que se situe Béatrice Massin. Son travail, s’il passe par une connaissance très fine de la musique et du vocabulaire du patrimoine chorégraphique, préfère pourtant associer la présence baroque à une écriture d’aujourd’hui. Dans Que ma joie demeure, elle applique l’architecture musicale à la danse : unissons, canons, fugues, questions-réponses viennent faire de la danse un véritable complément de la musique. Sa dernière création, Un air de folies, révèle un aspect moins abstrait de son travail : dix ans plus tôt, elle remontait des chorégraphies de Feuillet et Pécour sur des musiques de Marin Marais. Là, elle y mêle la fraîcheur des airs de cour, airs à boire, et danse vives.
 
Vivons-nous une période baroque ‘ s’interrogent les jeunes chorégraphes
 
A contretemps de ces espaces historiques, on retrouve chez de nombreux chorégraphes la tentation du baroque. Pour Sasha Waltz, cette musique a été un prétexte pour sortir du domaine de la danse et s’essayer à la mise en scène d’opéra. Femme de ruptures, elle en profite pour régler ses comptes avec la partition originale qui reléguait la danse au second plan, comme simple interlude. La danse explose sur la musique de Purcell, atténue les frontières entre chanteurs et danseurs sans concessions vis-à-vis du langage originel de la chorégraphe. Dans la mouvance des jeunes chorégraphes d’aujourd’hui, on peut également suivre l’injonction de Nicolas Maloufi dans Soyons Baroque !. Attachant la batterie live à la musique de Carlo Gesualdo, il embrasse à lui seul les questionnements liés au baroque, en « usant des concepts baroques pour mettre à jour l’actualité du mouvement ». Foisonnement, ornement, délicatesse, répétition et mouvement perpétuel sont autant de façon de parler d’aujourd’hui.
 
Nathalie Yokel

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