Encore la vie par le le Collectif Petit Travers

Quatre jongleurs et quatre percussionnistes se retrouvent, face à face, pour partager l’espace de la scène. Ensemble, ils construisent des ponts entre leurs pratiques respectives, multipliant les points de vue sur les notions « de durée, de temps (im)pulsé, de regard que l’on déplace ou d’illusions auditives ». Fruit de la rencontre artistique entre le collectif de cirque Petit Travers et l’ensemble musical TaCTuS, Encore la vie prend sa source dans la simplicité de gestes loin du spectaculaire : une balle que l’on échange de main en main, une baguette qui frappe un cercle métallique ou une peau tendue sur du bois. Cela, en créant un spectacle (pour tous publics à partir de 6 ans) qui, peu à peu, dépasse cette forme de dépouillement pour imaginer des relations entre personnages et « des bribes de narration dont l’ambiguïté poétique [prête] à l’interprétation personnelle ».

Le temps de la découverte et du partage

« Le temps de nos personnages est celui de la découverte et du partage, de menues interactions comme autant de répliques, sinon de réponses, aux contingences, aux douces étrangetés qui viennent interroger nos perceptions, explique Nicolas Mathis, codirecteur artistique, avec Julien Clément, du Collectif Petit Travers. [Ces] personnages donnent naissance à de drôles d’objets sphériques, œufs à couver, balles à collectionner, matériaux à manutentionner, devant lesquels [une] vie collective et individuelle [se met en place]. Le but reste incertain, les réactions certainement maladroites, mais la petite communauté s’organise, aux aguets comme un chat devant un trou de souris, espiègles comme des écoliers qui conjurent l’hostilité de leur environnement par l’invention de jeux, de comptines et de rondes enfantines... » Suite de scansions, de pulsations, de courses et de trajectoires… : Encore la vie allie les disciplines pour faire surgir la richesse éruptive de la complémentarité artistique.

Manuel Piolat Soleymat