Faire sentir la musique en train de naître
Depuis 1993, l’Académie baroque européenne [...]
Daniella Vanhollebeke et Etienne Borzeix sont tous deux inscrits au CFA Métiers des arts de la scène de l’Opéra National de Lorraine. La première est actuellement en apprentissage en tant que bibliothécaire musicale à l’Opéra de Rouen, le second en tant que régisseur d’orchestre à l’Orchestre de Pau.
Comment en êtes-vous venus, dans vos parcours, à intégrer le CFA de l’Opéra de Lorraine ?
Daniella Vanhollebeke : J’ai obtenu une maîtrise de musicologie à l’Université de Paris 8 et j’ai suivi un troisième cycle en harmonie au Conservatoire de Saint-Germain-en-Laye. Je maîtrise donc la lecture de partition et j’avais envie de me spécialiser dans le métier de bibliothécaire musicale. Or la seule formation possible dans ce domaine, c’est celle proposée par le CFA de l’Opéra de Lorraine.
Etienne Borzeix : J’ai un brevet de technicien des métiers de la musique, de niveau Bac, que j’ai obtenu dans un lycée de Sèvres. Mais je souhaitais évoluer pour pouvoir passer du travail de garçon d’orchestre à celui de régisseur d’orchestre. J’ai fait une licence de musicologie puis j’ai intégré le CFA. Cela constitue une bonne manière de s’insérer, même si le milieu culturel n’a pas encore trop l’habitude des contrats d’apprentissage.
« Le CFA constitue une bonne manière de s’insérer, même si le milieu culturel n’a pas encore trop l’habitude des contrats d’apprentissage. » Etienne Borzeix
Comment se déroule le cursus du CFA ?
D.V. : Il faut déjà préciser que, pour intégrer le CFA, il faut avoir au minimum un Deug. Le cursus dure un an, avec trois semaines de cours en septembre et de nouveau trois semaines en juin, avec en plus un examen pour obtenir la licence professionnelle. Entre ces deux périodes, nous sommes pendant presque un an en apprentissage.
E.B. : Les cours que nous recevons au début et à la fin du cursus comprennent différentes disciplines, couvrant aussi bien la musicologie que les enjeux de politique culturelle. On se rend notamment compte du désengagement des pouvoirs publics en matière culturelle…
« Les structures n’ont pas toujours de budget pour l’apprentissage. Elles nous proposent souvent de venir faire un stage… » Daniella Vanhollebeke
Parlez-nous de votre apprentissage…
E.B. : Comme je travaille dans une petite structure, je touche à beaucoup de domaines. En plus de faire de la régie d’orchestre, je participe à l’administratif, à la communication et même à l’artistique. Mon formateur est le directeur artistique de l’Orchestre de Pau. Je suis rémunéré, pour cet apprentissage, à hauteur de 61 % du Smic.
D.V. : Ce n’est pas forcément facile de trouver un apprentissage, car les structures n’ont pas toujours de budget pour cela. Elles nous proposent souvent de venir faire un stage… Je suis donc très heureuse d’avoir pu aller à l’Opéra de Rouen, où je suis l’assistante de la bibliothécaire de l’Orchestre. J’apprends donc le métier, qui consiste à gérer l’achat ou la location des partitions, mais aussi à mettre dessus les coups d’archet ou à recopier les indications du chef d’orchestre.
Propos recueillis par Antoine Pecqueur