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Les formations artistiques

Il manque une vraie formation à l’orchestre.

Il manque une vraie formation à l’orchestre. - Critique sortie
© Simone Poltronieri / Julien Hervé, ancien lauréat du CNSM, clarinette solo de l’Orchestre philharmonique de Rotterdam depuis 2008.

Publié le 10 octobre 2009

Entré en 2002 au CNSM de Paris, Julien Hervé en est sorti en 2007, titulaire des prix de clarinette et de musique de chambre. Âgé de trente ans, il est clarinette solo à l’Orchestre philharmonique de Rotterdam. Il fait partie de l’encadrement de l’Orchestre français des jeunes pour 2011.

Intégrer un orchestre permanent, était-ce votre projet à l’entrée au Conservatoire ?
Julien Hervé :
Pour un jeune musicien, c’est un peu le rêve. Au CNSM, il y a beaucoup d’émulation puisque la plupart des étudiants préparent les concours d’orchestre. Mais quand j’ai intégré le Philharmonique de Rotterdam, je n’étais déjà plus au Conservatoire. J’ai pris quelques leçons avec mon professeur, Pascal Moraguès, et surtout j’avais eu l’occasion de travailler quelques semaines avec l’orchestre.

« Je suis arrivé en  poste avec très peu d’expérience »

Pendant la scolarité au CNSM, quelles sont les opportunités de se frotter à l’orchestre ?
J. H. :
C’est le gros point noir de la formation. Je suis arrivé en poste avec très peu d’expérience. Au CNSM, j’ai  participé, en tout et pour tout, à deux séries de grand répertoire. J’ai joué beaucoup de musique contemporaine… mais pas une seule symphonie de Brahms ou Beethoven ! Il manque une vraie formation à l’orchestre. Je le vois par contraste avec les jeunes musiciens néerlandais qui viennent « cachetonner » à l’orchestre : ils ont déjà pratiqué les symphonies de Mahler au conservatoire. Finalement, l’essentiel de mon expérience venait de mon passage à l’Orchestre français des jeunes et de mon travail avec l’Orchestre de la Cité internationale ; c’est là que j’ai joué toutes les symphonies de Schumann.

La transition conservatoire-vie professionnelle est donc délicate.
J. H. :
Oui. Cela dit, le CNSM est aussi un lieu où l’on fait des rencontres et qui donne des ouvertures pour travailler en musique de chambre ou comme musicien intermittent. J’ai ainsi eu la chance de pouvoir monter un projet avec les Jeunesses musicales de France et de travailler avec l’orchestre Les Siècles de François-Xavier Roth.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun

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