Avec VanThorhout, le chorégraphe et performeur Alexander Vantournhout s’empare seul en scène de la figure du Dieu Thor.

« Cette pièce est d’abord le fruit d’une commande : en 2021, l’équipe des Subs à Lyon me demande de créer une performance pour l’inauguration de la gigantesque tornade de papier réalisée par la plasticienne et scénographe Domitille Martin et le plasticien Alexis Mérat. Cette œuvre m’évoque la figure de Thor, Dieu de la mythologie nordique, maître de la foudre et des orages. Avec VanThorhout, j’approfondis l’intention déjà présente dans ce premier travail : jouer avec la virilité, donner à voir une fragilité masculine qui n’a pas souvent l’occasion de s’exprimer. Cette performance forme aussi une sorte de diptyque avec un autre de mes solos, Aneckxander (2015). Comme l’indiquent les jeux de mots de leurs titres, ces deux pièces sont des formes d’autoportraits. Dans la première, je faisais l’autobiographie de mon propre corps ; dans le deuxième je réalise celle de ma fragilité.

« Dans VanThorhout, je ne suis pas dans la représentation, mais dans la sensation »

Deux objets me permettent d’interroger à la fois la figure de Thor et ma propre personnalité : un marteau et un drapeau blanc. Contrairement au Mjöllnir, l’arme emblématique de Thor, le manche de mon marteau est très long, tandis que sa tête est minuscule. Son potentiel cinétique est formidable, ce qui me permet de porter sur scène la notion de transformation. De même que le drapeau, il est aussi un symbole fort que j’aime à manipuler, à interroger. Je fais tout cela en ne cessant de tourner sur moi-même, comme il est commun de le faire dans de nombreuses religions. Ce mouvement agit sur mon caractère, et réciproquement. Dans VanThorhout, je ne suis pas dans la représentation, mais dans la sensation. Et j’espère faire partager cet état au spectateur, placé aux premières loges de la performance ».

Propos recueillis par Anaïs Heluin