Oncle Vania dans la mise en scène de Galin Stoev, un travail d’une grande exigence !
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Du roman réaliste écrit il y a une vingtaine d’années, œuvre qui a également donné lieu à la réalisation d’une série pour Arte et France 2 en 2010, l’auteur et metteur en scène Gérard Mordillat choisit de créer aujourd’hui une pièce de théâtre musicale. Cette nouvelle adaptation, dont le comédien et ami François Morel signe les lyrics, est le fruit d’une collaboration avec le compositeur Hugues Tabar-Nouval.
Comment avez-vous forgé le projet de porter Les vivants et les morts sur scène ?
Gérard Mordillat : Le roman raconte l’histoire d’une fermeture d’usine qui va provoquer un cataclysme local sur tous les plans. Il dit toujours – et c’est tragique de le constater – quelque chose de notre situation contemporaine. Et il s’y intéresse par le biais de l’intimité des personnages. Le couple formé par Rudy et Dallas, porté par une incroyable histoire d’amour, est l’expression privilégiée de la manière dont le drame macro-économique se joue à l’échelle micro-économique. En soi, il y a déjà là quelque chose de très théâtral. Mais en l’adaptant pour le théâtre, je souhaitais vraiment la réinventer, m’écarter d’un certain naturalisme pour profiter des opportunités offertes par la scène. D’où l’idée de solliciter le compositeur Hugues Tabar-Nouval. Ensemble, nous avons travaillé à l’invention d’une forme musicale inédite avec la scène pour seule perspective.
Quelle est cette forme théâtrale et musicale ?
G.-M : L’action dramatique et le chant sont traités à parts égales. L’un ne prime pas sur l’autre. Les parties chantées ont pour rôle spécifique d’exprimer tout ce qui est de l’ordre de l’émotion. Nous avons demandé, Hugues Tabar-Nouval et moi-même, à François Morel, mon ami et complice artistique dans de nombreux projets, d’écrire les textes des chansons de cette pièce musicale. On connaît son humour, sa sensibilité, son inventivité. Quant à l’action théâtrale elle-même, elle s’en tient à la brutalité des faits. Sur scène, Les vivants et les morts se veut inventeur d’images ; il s’agit de créer politiquement des images, de les faire en utilisant toutes les ressources du théâtre, jouant sans cesse avec la convention, tantôt pour la servir, tantôt pour s’en écarter. Si le terme n’apparaissait pas inapproprié, je dirais que la pièce est un oratorio.
Comment avez-vous choisi et dirigé les huit comédiennes et comédiens qui servent la pièce ?
G.-M : Nous avons fait beaucoup d’auditions. Nous avons d’abord cherché des chanteurs, puis nous avons compris qu’il fallait que les interprètes soient des comédiens capables de chanter. En termes de direction, l’important était que les acteurs et les actrices s’emparent de l’espace scénique, dépouillé de tout décor, avec leur corps, qu’ils chorégraphient l’histoire, qu’ils vivent leurs passions, leurs élans et leurs doutes comme des êtres de chair et de sang, pas comme des symboles ni des porte-paroles. Ma mise en scène et le trapèze volant ont un point commun : on ne doit jamais voir l’effort, et voltiger dans les airs…
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Le mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 20h30. Le dimanche à 15h30. Relâche les 19 et 20 février. Tél : 01 44 95 98 21. Durée : 1h50.
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