Valérie Dréville interprète Un sentiment de vie de Claudine Galea dans la mise en scène d’Émilie Charriot : un périple contrasté et un personnage qui échappe
L’originalité et la qualité de l’écriture de [...]
David Lescot crée une comédie musicale où l’amour se répand comme une traînée de poudre. Un tourbillon sentimental qui fait perdre la tête aux spectateurs.
On aurait pu nommer ce spectacle vingt-quatre heures de la vie d’une flamme. Quelle flamme ? Celle du désir, de l’amour, de la passion, appelons-la comme on veut, une flamme qui, le temps d’un cycle circadien, à la vitesse d’un feu de forêt attisé par des vents violents, embrase tout sur son passage. Il est des moments comme ça dans la vie où l’on ne s’appartient plus, peut-être pour mieux se (re)saisir, où les dérèglements amoureux conduisent vers des territoires inexplorés de la psyché et permettent de se révéler à soi-même. Tous ceux qui sont passés par là savent combien alors on se perd autant que l’on se découvre, et les personnages imaginés par David Lescot n’échappent pas à la règle. Ils voient l’amour se répandre parmi eux comme une traînée de poudre après avoir assisté à la représentation d’un opéra baroque du XVIIème siècle, signé de l’italien Antonio Cesti, L’Orontea. Ils sont seuls ou en couple, bien ou mal assortis. Qui est petit arnaqueur, qui femme politique ou amant lancé à la recherche de son chanteur qui ne répond jamais. Toutes et tous vont évoluer une nuit et un jour entre restaurant et hôtel, traverser vingt-quatre heures hors normes qui reconfigurent leurs vies.
Bouleversements en cascade à coups d’effets domino
Onze comédiens – souvent très bons chanteurs et danseurs – et bien davantage de personnages encore animent ce ballet des amours construit en un spoken word rimé, où la parole glisse dans le chant, flirte avec le slam, avec un grand naturel. Tout est en mouvement, toujours fluide, instable et multiple, les personnages s’entrecroisent et leurs destinées se mélangent sous l’effet du philtre opératique. Une députée européenne manque de tomber sous le charme de sa rivale. Dont la compagne enceinte flanche devant un collaborateur qu’elle jugeait jusque-là insipide. Dont la femme n’en finit pas de goûter aux puissants effets que l’opéra a produits sur son âme, etc. Bouleversements en cascade à coup d’effets domino créent un tourbillon dans lequel, à vrai dire, on se perd un peu. Les personnages n’ont pas le temps de s’épaissir et leurs trajectoires obéissent souvent à des ressorts qui nous échappent. Les chassés-croisés parfaitement chorégraphiés filent le tournis, jusqu’à ne plus vraiment savoir où l’on en est. Si elle varie les genres, la musique n’instille pas non plus de véritable rupture dans une note volontairement unifiée. Moment de suspension, hors lieu, hors temps, La force qui ravage toutprogresse ainsi sans jamais fléchir, telle une vague qui brasse les repères et ne laisse pas de répit.
Eric Demey
Tél : 02 47 64 50 50.
Château Rouge, 1 route de Bonneville, 74100 Annemasse. Les 28 février et 1er mars. Tél : 04 50 43 24 24.
Théâtre de Rungis, 1 Place du Général de Gaulle, 94150 Rungis. Le 10 mars à 20h30. Tél : 01 45 60 79 00.
Également les 16 et 17 mars à L’Archipel à Perpignan, du 25 au 27 mai à la MAC Créteil, le 8 juin au Théâtre de Cornouaille à Quimper.
Spectacle vu au Théâtre de la Ville. Durée : 2h.
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