La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Gros Plan

Gare au gorille

Gare au gorille - Critique sortie Danse
Crédit photo : Milan Szypura Légende photo : Rémi Luchez, clown métaphysique en équilibre sur un fil

Publié le 10 mai 2009

Première édition d’une biennale dédiée au cirque de création.

« Gare au gorille ! … » Brassens avait prévenu, adossant points d’exclamation et suspension sur la finale : cet animal-là n’a que faire des manières et peut briser les habitudes d’un coup d’inattendu. « Sérieusement, la première édition du festival Gare au gorille – Cirque et autres féeries, pilotée par le Carré Magique, ne peut que secouer les convenances et les habitudes. ». L’incipit de la biennale est sans ambages ni ronds de jambe ! Au programme donc, de curieuses créatures, qui s’obstinent à ignorer la gravité des choses et mettent les lois de la physique cul par-dessus tête. Prenez le jeune Rémi Luchez, par exemple, frais émoulu du Centre national des arts du cirque. Avec Miettes, réglé sous l’œil attentif de son complice funambule et comédien Pierre Déaux, il signe un « solo de corde souple pour un clown ? » lunaire et inventif, qui bricole avec quelques bouts de rêve et d’insolite une digression pataphysique sur l’éphémère équilibre. Ou bien regardez le fil-de-fériste Jonathan Guichard et l’acrobate Fnico Feldman, savants bâtisseurs d’absurdes qui explorent la mécanique des corps dans Ieto, joli duo pour sept planches. Ou encore les jongleurs Roman Müller et Petronella von Zerboni, qui déboulonnent les repères visuels avec les diabolos fous de leur Cercle. Quant à Frédéric Arsenault et Alexandre Fray, duo de main-à-main d’Appris par corps, ils éprouvent les bonheurs turbulents de la relation à l’autre, entre violence et partage.
 
Cirques en fête
 
Avec Le chant du dindon, dernier opus de Rasposo, troupe familiale qui croise les disciplines et les générations, le cirque renoue avec la liberté nomade et l’esthétique saltimbanque d’antan. Dans son Hippotheatron, Julien Mellano se réfère plutôt au film Freaks de Ted Browning, qu’il fait revivre au gré de mille créatures fantasmées. Sébastien Barrier, alias Ronan Tablantec, sorte de Monsieur Loyal version marin pêcheur breton, captive lui aussi avec ses drôles d’histoires, cuisinées selon l’inspiration du jour, à la bonne franquette. Chez la compagnie Mornifle, l’art du conte va également lutiner les zygomatiques avec Le rire du roi, et chez les Rouillegorge, la ronde des mots tourne gaiement sur Le Manège salé et les poissons à bascule. Enfin, pour clore ce festival circassien, le Tire Laine mènera Le bal des enfants. Gare au gorille !
 
Gwénola David


Gare au gorille, du 13 au 16 mai 2009, au Carré Magique, Parvis des Droits de l’Homme, 22300 Lannion. Rens. 02 96 37 19 20 et www.carre-magique.com.

A propos de l'événement


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