Tous Gaga

Une belle complicité et un dialogue fructueux unissent Didier Deschamps et la Batsheva Dance Company. L’une des compagnies les plus impressionnantes du monde, par sa puissance expressive, son inventivité explosive – ou délicate – et sa technique éblouissante. Sans oublier l’émotion infinie que sa danse libère. L’intitulé de ce focus, qui propose de découvrir quatre pièces de la compagnie, reprend le nom d’une méthode et d’un langage du mouvement qu’Ohad Naharin transmet à ses danseurs, mais aussi au public, et qui développe une conscience aiguë du corps et du mouvement, dans le plaisir, l’écoute et l’effort.  « Nous découvrons à la fois l’animal que nous sommes et le pouvoir de l’imagination. Gaga, c’est une expérience de liberté. » souligne le chorégraphe.

Pouvoir du mouvement et pouvoir de l’imagination

Classique de la troupe créé en 2003, présenté dans un dispositif quadri-frontal, Mamootot (Mammouth en hébreu) se déploie dans une proximité et une intimité rares avec les spectateurs. Première en France, dernier opus de la compagnie créé en 2017, Venezuela explore « le dialogue et conflit entre le mouvement et ce qu’il représente » en proposant deux fois quasi la même chorégraphie dans des musiques, lumières et atmosphères très différentes. Solennité du chant grégorien dans la première, rap et rock dans la seconde : l’expérience intrigue, fascine et questionne activement la perception et le sens du geste. The Young Ensemble – de tout jeunes danseurs au talent amplement confirmé – reprennent Sadeh21, pièce majeure créée en 2011, odyssée du corps sensuelle et envoûtante. Et proposent aussi Décalé, version jeune public inédite en France du succès Decadanse, déjà présenté à Chaillot, tout aussi virtuose et saisissant. A noter aussi du 6 au 15 juin 2019 Love Cycle : OCD Love et Love Chapter 2 de Sharon Eyal, ex-danseuse et chorégraphe de la Batsheva, qui a fondé avec succès sa compagnie L-E-V avec Gai Behar.

Agnès Santi