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En rendant hommage et en éclairant l’histoire [...]
Focus -266-Chaillot ~ Théâtre national de la Danse
Avec la chanteuse Silvia Pérez Cruz, l’enfant chérie – et terrible – du flamenco Rocio Molina crée sa nouvelle pièce Grito Pelao. Avec une particularité : tout le processus est lié au désir d’être mère, à la vie qui grandit en elle. Un parcours de création totalement inédit !
Quel est votre rapport à la création ?
Rocio Molina : Les mots qui accompagnent mes créations sont l’angoisse et le vertige. Deux mots inconfortables mais qui cependant résonnent en moi d’une manière curieusement active. Quand ils trouvent leur point de fuite, c’est comme une nouvelle découverte. L’écoute de mon corps, les émotions, la recherche, c’est toujours ce qui m’imprègne avant une création.
« Vivre pour danser, et danser ce que l’on vit. »
Vos précédentes pièces possédaient-elles une dimension biographique ou personnelle ?
R. M. : Chaque œuvre reflète le moment dans lequel je me trouve. Je suis accaparée par tout ce que je vis, vois, écoute, expérimente et découvre, afin que cela infuse dans ma danse, pour pouvoir le porter finalement sur scène. Si l’on s’écoute bien, il y a un moment où tout entre en relation et prend sens. Je suis amenée à tout mélanger : vivre pour danser, et danser ce que l’on vit. Dans la vie réelle, je suis plutôt du genre taiseux, cependant j’aime tout dévoiler sur scène, y compris ce que la majorité des gens gardent d’habitude pour eux.
Comment en êtes-vous venue à faire de votre propre maternité le sujet de votre création ?
R. M. : J’avais un désir qui est devenu un monstre géant, beaucoup plus fort que moi, celui de devenir mère. J’ai compris que je ne pouvais pas lutter contre ce désir et, d’un autre côté, je ne comprenais plus ma vie, étant donné qu’arrêter de danser pour tenter d’être mère serait mon meilleur ennemi. Ainsi j’ai dû accepter qu’il fallait essayer de danser avec mon bébé, en l’écoutant, en adaptant ma danse pour créer une expérience satisfaisante pour nous deux. J’aime l’idée de pouvoir transmettre à mon bébé la sensation unique et indescriptible que je ressens pendant que je danse. Je ne peux pas choisir entre mon enfant et la danse, du moins pour le moment, et ça m’enthousiasme de voir comment se transforment mon énergie et ma danse. Les défis me plaisent et celui-ci est le plus grand auquel que je me suis confrontée dans ma vie.
Propos recueillis par Nathalie Yokel, remerciements à Opus 64 pour la traduction.
à 20h30.
Tél : 01 53 65 30 00.
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