La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -154-bethune-comedie

Richard Dubelski

Richard Dubelski - Critique sortie Théâtre
photo : Richard Dubelski

Publié le 10 janvier 2008

Le progrès en questions

Percussionniste, compositeur, metteur en scène, Richard Dubelski est un artiste aux multiples facettes. L’Avenir du progrès est un spectacle engagé où se mêlent musique, théâtre et vidéo.

« L’aventure de ce spectacle a commencé en septembre 2006. La Comédie de Béthune m’a passé commande d’un projet impliquant les habitants de la ville et des environs. J’ai ainsi mené des entretiens filmés avec une quarantaine de personnes autour de l’idée de progrès. A l’aide d’un jeu de cartes, les habitants de Béthune et des communes limitrophes étaient invités à parler des dernières innovations technologiques, comme le nucléaire, le clonage ou le téléphone portable, mais aussi de progrès plus anciens, comme la montgolfière ou l’imprimerie. Leur vision du progrès n’est pas catastrophique, mais laisse pointer quelques inquiétudes. Il est vrai que la région de Béthune a elle-même dû tourner la page de l’industrie minière pour développer d’autres champs d’action, notamment dans les nouvelles technologies. A partir de ces entretiens filmés, j’ai monté une partie en image vidéo et j’ai utilisé une autre partie comme matière textuelle. Je me suis aussi inspiré de textes plus universitaires, comme celui de Pierre-André Taguieff, Le Sens du progrès, qui propose une approche historique et philosophique de la question. Sur scène, il y a trois comédiens, qui font aussi de la musique. L’une joue du tuba, l’autre chante et le troisième, surtout, a un vrai rôle musical puisqu’il fait de la contrebasse, du ukulélé et de la percussion. D’autres moments musicaux sont proposés par les ensembles amateurs de la région : une harmonie-jazz, une formation de guitares. Ce spectacle fait ainsi le lien entre théâtre, documentaire et musique. C’est peut-être une façon de « faire progresser » le théâtre musical ! Je suis issu de ce courant, j’ai notamment collaboré avec Georges Aperghis. Mais ici, il y a plus de texte, plus de sens, la musique guide moins. Je ne me considère pas comme un compositeur tel qu’on l’entend habituellement. Pour moi, l’écriture musicale est toujours liée au spectacle. »
 
Propos recueillis par Antoine Pecqueur


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