Intégrale des sonates de Scriabine
Peu de compositeurs peuvent se revendiquer [...]
Depuis 2005, Christian Schirm dirige l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris, qui accompagne sur deux ou trois années de jeunes chanteurs dans leurs premières expériences de la scène.
Être membre de l’Atelier lyrique, c’est un engagement au plein sens du terme. Salariés de l’Opéra recrutés sur audition, ils sont là pour approfondir auprès de spécialistes leurs connaissances dans toutes les disciplines liées à l’art de la scène, de la dramaturgie à la maîtrise des langues. La douzaine de solistes – et les quatre pianistes-chefs de chant – qui constituent chacune des promotions de l’Atelier lyrique se voient surtout offrir la possibilité de travailler un répertoire étendu dans des conditions professionnelles. L’art de Christian Schirm consiste à élaborer chaque année la programmation qui convient le mieux aux forces vocales dont il dispose. La saison dernière, La finta giardiniera de Mozart et ses sept rôles d’égale importance avait ainsi permis de proposer « deux spectacles différents », chacun respectant l’esprit de la mise en scène de Stephen Taylor : l’un avec des personnalités plus marquées, l’autre avec une distribution plus fondue. C’est la meilleure façon de remplir la mission essentielle de l’Atelier lyrique : « former des personnalités capables de défendre la force des œuvres » mais qui n’en oublient pas pour autant d’être elles-mêmes. « C’est un rapport dialectique qui se crée avec le metteur en scène, souligne Christian Schirm. Quand Lilo Baur monte La Resurezzione de Haendel, les mezzos Marianne Crebassa et Anna Pennisi ne lui proposent pas les mêmes choses : ce sont des physiques et des manières de chanter différents ». Et, de plus en plus, ce sont ainsi des talents affirmés qui sortent de l’Atelier lyrique.
J.-G. Lebrun
Peu de compositeurs peuvent se revendiquer [...]