Manger un phoque, entretien avec Sophie Merceron
Publié à L'Ecole des loisirs, Manger un [...]
Focus -293-Grands Prix 2021 de Littérature : Pauline Peyrade et Sophie Merceron en or
Président du jury des Grands Prix 2021, Stanislas Nordey revient sur son goût pour la radicalité et son engagement pour les écritures contemporaines.
« Les Grands Prix ne sont pas des prix consensuels. C’est en cela qu’ils me paraissent vraiment intéressants. Car en général, ils récompensent des œuvres singulières écrites par des auteurs pas forcément reconnus. Au sein du jury, nous avons travaillé à ne pas faire émerger le plus petit dénominateur commun, mais plutôt à récompenser des textes qui faisaient naître de grands enthousiasmes, quitte à générer des oppositions et à créer le débat. Les prix littéraires sont à la fois formidables et dérisoires. Formidables parce qu’ils permettent de mettre en lumière une œuvre, de lui donner une plus grande audience, une plus grande visibilité. Mais aussi dérisoires parce qu’on sait qu’ils sont subjectifs, que soumis à d’autres regards, d’autres textes auraient été récompensés.
La façon dont notre monde avance
Une fois cette chose admise, l’enjeu de notre processus de sélection a été d’aller vers les textes les plus radicaux, les textes les plus exaltants. Si je suis, depuis toujours, profondément lié aux écritures contemporaines, c’est parce qu’il s’agit d’un champ d’exploration inépuisable. C’est aussi parce que ces écritures entretiennent un rapport unique avec le vivant. En tant qu’artiste, j’ai toujours eu cette envie de tomber au coin d’une rue sur quelque chose d’incroyable, une chose qui m’embarquerait, qui m’emmènerait vers des endroits de déstabilisation auxquels je ne m’attendais pas. Ces endroits, on peut les retrouver dans les écritures contemporaines : des écritures qui parlent de la façon dont notre monde avance, de la façon dont notre monde bouge. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
Tél. 01 55 28 10 10.
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