La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -293-Grands Prix 2021 de Littérature : Pauline Peyrade et Sophie Merceron en or

A la carabine de Pauline Peyrade

A la carabine de Pauline Peyrade - Critique sortie  Paris ARTCENA - Centre national des arts du cirque - de la rue et du théâtre.
© Christophe Raynaud de Lage – Légende : Pauline Peyrade

Propos recueillis

Publié le 25 octobre 2021 - N° 293

Avec A la carabine, édité aux Solitaires Intempestifs, Pauline Peyrade signe un texte qui, face à l’agression, lève le poing au lieu de tendre l’autre joue.

« Ce texte répond à une commande passée par le Théâtre national de Strasbourg, La Colline et la Comédie de Reims : une forme d’environ une heure pour deux interprètes, à jouer dans les lycées partenaires de ces théâtres. Anne Théron l’a mis en scène. J’avais très peu de temps pour écrire et quand Anne m’a interrogée sur les interprètes, j’ai dit que je voulais écrire pour deux comédiennes sur le rapport des femmes à la violence. M’est alors revenue l’histoire de cette enfant de onze ans, violée par un jeune homme d’une vingtaine d’années qui avait été condamné pour détournement de mineur et non pas pour viol, car la victime avait été déclarée consentante. Comment s’en sortir quand la justice condamne la victime ? Comment se reconstruire alors que la place publique lui renvoie la responsabilité de sa blessure ? C’est une violence au moins comparable à celle d’une agression.

Réappropriation de la violence

A la carabine est un texte qui propose une réappropriation par les mots et le corps des actrices. En pensant aussi à Niki de Saint Phalle qui peignait à la carabine. J’ai écrit cette histoire en trois motifs, trois temporalités : la scène du stand de tir, qui débouche sur le viol raconté par les yeux du violeur ; le retour de la victime qui se venge ; les entraînements pour apprendre à se défendre. J’ai évidemment écrit ce texte pour que le théâtre s’en empare, mais aussi pour permettre la réappropriation par les mots d’aujourd’hui de récits violents. La littérature et le théâtre regorgent de scènes de viol, mais on a besoin de les dire avec les mots et les corps d’aujourd’hui. Comment les faire entendre à l’endroit de la lutte féministe ? Cela passe aussi par le fait que ce sont des actrices qui s’en emparent. »

 

Propos recueillis par Catherine Robert

A propos de l'événement

A la carabine
ARTCENA - Centre national des arts du cirque - de la rue et du théâtre.
68 rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris.

Tél. 01 55 28 10 10.

www.artcena.fr

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