La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Philippe Combes

Philippe Combes - Critique sortie Danse
Légende photo (crédit Nataly Robert) : Point de mire de Philippe Combes, un ancien lauréat de Bains Numériques

Publié le 10 mai 2009

Le corps face à sa mise en scène

Lauréat du Prix de l’Ecriture – Bains Numériques 2007, Philippe Combes est accueilli en résidence depuis mars 2008 au Centre des Arts, où il développe une recherche autour de « Morphotype », projet qui explore la distanciation entre ce qu’est l’être humain et toutes les formes de mise en scène de son image. De ce processus sont nées Points de mire, une pièce pour quatre danseurs, et Corpus, une installation interactive.

« Je me méfie beaucoup des images qui nous bombardent au quotidien, peuvent tout dire, donc rien dire. « Morphotype » est né d’un désir de confronter par la danse le corps réel, faillible, sexué, mortel, à la mise en scène de ses propres images, généralement éthérées, idéalisées, trompeuses. En filigrane, se posent les questions du comment vivre dans un monde pré-formaté, et de nos existences dans une situation de mise en scène perpétuelle. Ces interrogations se traduisent par le dispositif scénographique de Points de mire : des images vidéo sont projetées sur trois tulles, qui dessinent un cadre et enferment les quatre danseurs. Evoquant librement l’allégorie de la caverne de Platon, Points de mire forme un huis clos où se frottent observation de l’autre et expression de soi, présence charnelle, et fiction onirique. L’installation interactive Corpus sonde l’écart entre l’intentionnalité et le regard du public : ce qu’on nous donne à voir n’a-t-il qu’un seul sens ? Pour paraphraser Marcel Duchamp, une œuvre se crée entre ce que l’artiste veut dire et ce que chaque personne vient voir. Nous avons travaillé avec la photographe Agnieszka Podgorska sur les corps en trompe-l’œil et réalisé de courts films d’animation. Grâce à des capteurs situés dans l’espace, les spectateurs déterminent, par leurs mouvements et leurs contacts, la vitesse de projection des films, donc le sens. D’habitude, les gens s’évitent, fuient le corps de l’autre. Par ce dispositif ludique, j’aimerais replacer le spectateur physiquement au cœur de la relation avec l’autre. »

Propos recueillis par Gwénola David

A propos de l'événement



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