La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -164-sartrouville

Pascal Collin, auteur

Pascal Collin, auteur - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 janvier 2009

Pour un théâtre de la participation

Pascal Collin et la troupe d’acteurs inventent une fable à vue qui démonte l’illusion de la représentation pour mieux entraîner les jeunes spectateurs dans la fabrication du théâtre, périlleuse et jubilatoire.

Le Roi, la reine, le clown et l’enfant… Comment abordez-vous ces personnages ?
Sans doute faut-il moins parler de « personnages » que d’acteurs et de
théâtre. Le Roi, la reine, le clown et l’enfant renvoient à des archétypes
du conte, que nous mettons en jeu pour inventer à vue une histoire, pour raconter la fabrication du théâtre. A travers cette proposition se trame en filigrane une réflexion sur le renouvellement de ces figures cardinales, sur le conte, sur le rapport au spectateur aujourd’hui.
 
« La pièce privilégie l’adresse directe aux enfants. »
 
Comment mettez-vous en jeu les enfants ?
L’approche rejoint ici la démarche de la compagnie La Nuit surprise par le jour, qui défend non un théâtre de l’illusion ou de l’évasion mais de la participation, ce qui ne signifie pas interactivité, mais que le spectateur est constamment sollicité par l’action. Comme dans la tradition de Guignol, il est mis en position de surplomb par rapport à la situation, et, du coup, tenté d’intervenir pour avertir les protagonistes en scène de ce qui se passe et qu’ils ignorent. La pièce privilégie l’adresse directe aux enfants. Ainsi forment-ils l’assemblée devant laquelle le Roi prononce son discours politique inaugural, lors du mariage de la princesse. Les révélations de la reine et les faits permettent de déceler la démagogie sous le propos ronflant et aiguisent le regard critique.
 
Comment tenir les enfants sans cesse en éveil ?
Nous avons beaucoup travaillé sur la structure et l’articulation du récit,
qui fonctionne par une succession de coups de théâtre. Les situations se créent sous nos yeux. Elles doivent être très claires, efficaces, ludiques,
sensibles pour surprendre les enfants, les rendre actifs, éveiller leur
empathie. Une fois ce lien établi, ils pourront entendre les dimensions
éthiques ou politiques du propos, sortir du rôle de strict consommateur, auquel ils restent souvent assignés, pour mettre en branle leur analyse, leur imaginaire et leur capacité critique.
 
Propos recueillis par Gwénola David


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