La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -158-enghien

Musique et numérique : dialogue interactif

Musique et numérique : dialogue interactif - Critique sortie Danse
Crédit photo : DR Légende : « Hamlet vu par le metteur en scène russe Nikolaï Kolyada »

Publié le 10 mai 2008

L’irruption du numérique sur les scènes est souvent l’occasion de remettre en jeu les frontières disciplinaires. La preuve avec la partie « musicale » de la programmation de performances et spectacles des Bains numériques.

Robots chanteurs aux poumons de papier, guitares automatiques, automates capricieux de résine et d’aluminium : c’est ce que propose la performance-rock de Maywa Denki. Ce collectif d’artistes japonais, créé en 1993, unit musique et nouvelles technologies en parodiant le monde de l’entreprise : un univers déjanté et réjouissant, qui feint de considérer les instruments de musique minutieusement conçus comme autant de « produits », et les concerts comme des « démonstrations de produits ». Il s’agit de l’un des événements phares du festival, qui conclura dignement le « banquet interactif », en duplex avec les habitants d’Osaka. L’autre événement sera la création multimédia de Gotan Project : depuis sa création en 1998, ce trio, aujourd’hui mondialement connu, revisite avec bonheur l’esthétique du tango. Il s’inspire des plus grands compositeurs pour mieux revivifier le tango, décalé, déclamé, transcendé : on attend avec impatience le résultat de la confrontation du groupe à la matière multimédia.

Renouveler l’implication du public
Toute la semaine du festival sera consacrée à l’arpentage de la ville d’Enghien-les-Bains, que les installations, performances et parcours nous proposent de découvrir sous un nouveau jour. Cyril Hernandez par exemple nous invite à une marche « électro-cosmique », rythmée par des installations sonores. Percussionniste de formation, ce musicien, qui est aussi un grand amateur de cirque et d’arts plastiques, crée des instruments de musique merveilleux, qui deviennent le cœur de ses spectacles : on a ainsi pu admirer des ensembles de cymbales aériennes de neuf mètres d’envergure, des « fusées à son » munies de roulettes et de haut-parleurs… Toutes ces propositions visent à remettre en jeu le rapport du public à l’œuvre d’art, et son implication dans les propositions des artistes. Le concerto-projection de Puce Muse met particulièrement en évidence cette dimension interactive : le projet questionne la façon dont des personnes âgées et des enfants peuvent communiquer aujourd’hui. Ce lien intergénérationnel a été travaillé par le biais de l’activité du chant choral et par un stage visant à se familiariser avec un « méta-instrument » : une sorte de joystick permettant d’interagir en temps réel sur nos voix et notre image. La musique classique et la diffusion d’images sur la façade du casino se mêleront à des sons déclenchés par ce joystick, qui nous rappelle tout simplement que la musique – acoustique, électrique ou numérique… – est avant tout une façon de s’exprimer et de partager.
Marie Chavanieux


A propos de l'événement



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