Muses du chorégraphe Anthony Egéa

Dès ses premières pièces, à l’aube des années 2000, Anthony Egéa interrogeait, avec Amazones puis Soli, la place des femmes dans la culture hip hop. Avec sa nouvelle création, intitulée Muses, il rend aujourd’hui hommage à la fougue créatrice de la gente féminine en magnifiant l’art des deux pianistes du duo Jatekok, Adélaïde Panaget et Naïri Badal, et des deux breakeuses de haut vol Emilie Sudre et Emilie Schram. Sur scène, les quatre interprètes complices dialoguent du regard et du geste.

Musique et danse fusionnent

Les partitions sélectionnées par Anthony Egéa pour célébrer ces muses sont si connues que son choix en devient périlleux. Mais le Prélude à l’Après-midi d’un faune de Debussy, le Carmen de Bizet, la Danse macabre de Saint-Saëns comme le Boléro de Ravel sont finement arrangés pour deux pianos et pour certains soulignés de lignes électro de Frank 2 Louise, fidèle complice du chorégraphe. On redécouvre alors sous un nouvel éclairage ces airs mille fois entendus. Ils permettent en outre au directeur de la compagnie Rêvolution d’explorer toute la palette des émotions, de multiples humeurs et états de corps. Humeurs douces, sensuelles, inquiétantes, sauvages ou impulsives…

Delphine Baffour