Fli de Soria Rem et Mehdi Ouachek

Le rêve d’envol… Graal qui n’a jamais cessé de hanter l’histoire de la danse, quand les corps aspiraient à devenir de plus en plus léger, graciles, évanescents. Il y eut des élévations, des sauts, il y eut des sylphides, des cygnes et des oiseaux de feu, et sans cesse l’espoir de s’arracher à la gravité. Le hip hop redonne au corps tout son poids, jusqu’à faire du sol le meilleur allié pour une technique réinventée. Chez Soria Rem et Mehdi Ouachek, le rêve d’envol reste cependant très présent, et c’est à travers un personnage qu’il se matérialise dans cette pièce pour sept interprètes, comme une métaphore des aspirations de l’homme.

Hip hop, cirque et cinéma muet

Le monde de l’enfance n’est pas loin chez Fli, ce petit clown qui rêve en grand, entouré d’autres personnages aux ambitions plus réalistes. Les deux chorégraphes jouent sur différents registres, sans jamais quitter le hip hop et le style abstract qu’ils défendent. Ils déploient l’univers de Fli en s’approchant aussi de l’univers du cirque, avec l’acrobatie, et avec ce qu’il faut de burlesque pour donner aux personnages une épaisseur juste, entre humour et gravité, en clin d’œil à Chaplin et Keaton.

Nathalie Yokel