Les mardis baroques
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Légende : D’Ariane à Orphée, Françoise Masset et Stéphane Fuget revisitent les mythes à l’époque baroque. DR
Légende : D’Ariane à Orphée, Françoise Masset et Stéphane Fuget revisitent les mythes à l’époque baroque. DR
Publié le 10 octobre 2007
Entretien croisé entre la soprano Françoise Masset et le claveciniste Stéphane Fuget, à l’affiche de la saison baroque de La Péniche.
Comment s’articulent les différents mardis baroques que vous a confiés la Péniche Opéra?
Françoise Masset : Nous avons voulu faire un travail sur les mythes à l’époque baroque, en ne nous limitant pas seulement à la musique, mais en intégrant la peinture, la littérature… C’est la réunion des expressions. Nous aborderons d’abord le mythe d’Orphée, puis celui d’Ariane.
Stéphane Fuget : A l’époque baroque, ces mythes sont traités dans le cadre de l’opéra et de la cantate, autour de deux moments-clés : Orphée perdant son Eurydice et Ariane se retrouvant seule sur l’île de Naxos. Nous mêlerons musique française et italienne, raretés et œuvres connues. Par ailleurs, nous proposerons aussi un programme plus intime, dit de « La chambre », autour des airs de cours.
Quelle est la particularité de la vocalité baroque ?
S.F. : C’est une musique qui parle, et non qui peint. Or, s’il y a une chanteuse que l’on comprend toujours bien, c’est Françoise !
F.M. : J’ai toujours eu ce souci d’être comprise. La voix est le seul instrument qui a un texte. Ce qui m’intéresse par ailleurs, ce n’est pas d’avoir une belle voix, mais d’en faire quelque chose, en travaillant sur les couleurs, le vibrato.
Comment êtes-vous tombés dans le bain de la musique ancienne ?
F. M. : Au début de mon parcours musical, je faisais partie du chœur amateur du Nord-Pas-de-Calais. Jean-Claude Malgoire est venu diriger cette formation pour des Passions de Bach et des opéras de Rameau. Je me suis complètement reconnu dans sa démarche musicale.
S. F. : J’ai commencé par le piano et l’orgue, puis, par curiosité, je me suis retrouvé dans la classe de clavecin. Et plus tard, j’ai eu la chance d’être l’élève de Christophe Rousset au Conservatoire de Paris. Avec lui, j’ai appris comment interpréter l’opéra et la musique française.
Quelles relations entretenez-vous avec la Péniche Opéra ?
F.M. : Il y a dix ans, j’ai remplacé à la Péniche un chanteur dans Le Docteur miracle de Bizet. Et depuis, les productions se sont enchaînées. Mireille Larroche a comme moi le souci permanent du texte. J’ai eu la chance de participer au Fusil de chasse de Reverdy, aux Aventures du roi Pausole d’Honegger ou encore à Ubu de Vincent Bouchot. Ce que j’aime à la Péniche, c’est qu’on fait les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
S.F. : Ce sera ma première fois. Je suis plus habitué aux grosses maisons d’opéra, qui ne nous permettent pas la liberté qu’on a ici. La salle de la Péniche offre de plus une interactivité entre le public et les artistes, finalement assez proche de celle que l’on pouvait trouver dans les cours baroques.
Propos recueillis par Antoine Pecqueur
Mardi 16 octobre à 20h30 (Orphée, double je) et mardi 13 novembre à 20h30 (Ariane, de l’un à l’autre). Places : 17 €.