Régis Campo, ou la joie en musique
©Légende : Régis Campo, né en 1968, est l’invité de La Péniche le 4 février. (Photo : C. Daguet / Editions Henry Lemoine)
Légende : Régis Campo, né en 1968, est l’invité de La Péniche le 4 février. (Photo : C. Daguet / Editions Henry Lemoine)
Publié le 10 janvier 2008
Dans le cadre de ses « Lundis de la contemporaine », la Péniche accueille le compositeur Régis Campo, inlassable défenseur d’une musique « sans pesanteur ».
Le rire, la vivacité rayonnante sont-ils parfois suspects dans le monde de la musique contemporaine ? Régis Campo n’en a cure, qui déclare, faussement naïf : « Je compose souvent en allegro, en scherzo, en allegro vivace », ce qui constitue presque une manière de provocation dans un art où l’introspection volontiers déplorante est de rigueur. Né en 1968, Régis Campo a d’abord étudié au Conservatoire de Marseille auprès de Georges Bœuf, auquel il a succédé depuis comme professeur de composition. Au Conservatoire de Paris, il a eu pour maîtres Alain Bancquart et Gérard Grisey, passionnants explorateurs de l’intérieur des sons. Mais plutôt que de se porter, à leur suite, vers une musique introspective, il transporte les couleurs ainsi découvertes dans un monde sonore en perpétuel mouvement.
La part de fantasque et de jubilation qui habite son œuvre ne pouvait que séduire des interprètes aventuriers de la musique, tel le pianiste américain Jay Gottlieb, créateur et dédicataire du Concerto pour piano (1999).
Généreuse, la musique de Régis Campo se déploie naturellement vers les formes orchestrales mais en privilégiant l’esprit de dialogue entre les instruments plutôt que les effets de masse. Son orchestre est léger, vif : Lumen (2001) écrit pour Kent Nagano, Faërie (2001) pour l’Ensemble Intercontemporain, ou la Deuxième Symphonie « Moz’Art » (2005) créée par John Nelson et l’Ensemble orchestral de Paris témoignent d’une volonté évidente de garder claires les lignes mélodiques.
L’extraordinaire mouvement perpétuel de Zapp’Art (2003), hommage à Frank Zappa pour douze saxophones et glockenspiel témoigne à lui seul des merveilles sonores que le compositeur peut tirer d’un effectif a priori assez ingrat. Chez Régis Campo, tous les instruments, comme toutes les voix, savent chanter.
J.-G. Lebrun
Lundi 4 février à 20h30. Places : 17 €.
Et aussi…
L’ensemble de chambre européen : « Schubert et l’eau », 24 janvier à 20h30. « Paris-Vienne, d’un siècle à l’autre », 14 février à 20h30. Places : 17 €.
Coup de cœur autour du Yenfu, opéra taïwanais 7, 8 et 9 février à 20h30. Places : 17 €.
Coup de cœur Arnaud Marzorati, 14, 15 et 16 février à 20h30. Places : 17 €.
La Péniche Opéra
Compagnie Nationale de Théâtre Lyrique et Musical
46, Quai de la Loire – 75019 Paris
Tél. 01 53 35 07 77