La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -171-sceaux

La musique au pluriel des subjectifs

LA FIN DE LA SAISON MARQUE L’EVENEMENT DANSE DES GEMEAUX : UNE PROGRAMMATION INTERNATIONALE, QUI ACCUEILLE DE GRANDES FORMES CONTEMPORAINES. AVEC UNE SURPRISE QUI VIENDRA SANS DOUTE DE LA PLUS PETITE D’ENTRE ELLES...

Publié le 10 octobre 2009

Jazz et musiques du monde s’entrecroisent dans une programmation qui choisit le pari d’une riche et féconde diversité.

C’est autour des bonnes Paroles de Jacques Prévert et à la tête d’un quintet inédit (son solide trio augmenté d’un comédien) qu’Henri Texier, contrebassiste totémique de la scène française, lancera le 23 octobre la saison du jazz et des musiques actuelles à Sceaux. Nul doute que ce choix pluridisciplinaire prend tout son sens sur cette scène ouverte à toutes les expressions artistiques. C’est d’ailleurs dans de mêmes perspectives qu’il faut entendre le duo qui associe l’acteur Frédéric Pierrot à Christophe Marguet, batteur d’Henri Texier, dans une relecture jazz de L’Intranquilité de Fernando Pessoa. Du 27 au 29 janvier 2010, ce dialogue devrait faire raisonner la fécondité rythmique qui anime l’écriture du poète lisboète (voir brèves pour ces deux spectacles). Du jazz en versions latines, il aura été aussi question le 13 novembre avec l’ensemble d’un autre contrebassiste, Patrice Caratini, qui relie quelques grands musiciens sud-américains (Horacio Salgan, Gustavo Beytelmann, Chano Pozo) au monde du jazz contemporain. A la clef, un formidable métissage de sons et de rythmes surgis du continent musical qu’est l’archipel caribéen. Quelques jours plus tard (du 20 au 22 novembre), l’univers latino sera de nouveau à l’honneur à travers les fulgurances du spectaculaire Flamenco se escribe con jota, tout un programme ponctué de chants entêtants qui invitent à la danse. Tout comme l’Ensemble contraste qui, entre les lignes d’une partition ambitieuse, invite à réinventer l’indémodable tango les 26 et 27 mars 2010.
 
De Saïgon à Dallas
 
S’il a lui aussi mené plusieurs projets à forte consonance latine, le saxophoniste Julien Lourau est néanmoins de retour (le 8 décembre) avec un nouveau quartet et un nouvel album, Saïgon, où il délivre son point de vue sur le jazz actuel. Tout à la fois superbement composé et subtilement improvisé, sur le mode du jeu collectif et au fil de belles échappées solitaires. En un mot essentiel. Dix jours plus tard, le 18 décembre, l’improvisation sera au centre des enjeux du dialogue instruit entre les deux pianistes Antoine Hervé et Jean-François Zygel dans un mano a mano qui invoquera les pères fondateurs. En la manière, le père spirituel du guitariste Angelo Debarre et de l’accordéoniste Ludovic Beyer n’est autre que Django Reinhardt. A l’occasion du centenaire de sa naissance, ils lui rendent hommage le 26 mars avec Le Manoir de mes rêves, un spectacle où ils convient d’autres cordes sensibles à la fibre manouche (Thomas Dutronc, Stochelo Rosenberg…). Quant à André Manoukian, il viendra saluer en quartet jazz ses racines arméniennes (les 11, 12 et 13 février). Native des quartiers défavorisés de Dallas, la chanteuse Demi Evans n’oublie pas elle aussi ses origines, qui s’immiscent à chacune de ses prestations, fortement irriguées de rhythm and blues, de funk et de pop (le 14 avril).


Jacques Denis


A propos de l'événement



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