Koburo de Christian Denisart
Christian Denisart part en musique et en [...]
Focus -279-TKM ~Théâtre Kléber Méleau
Après Vingt mille lieues sous les mers et Le Domino noir, Valérie Lesort et Christian Hecq signent leur nouvelle mise en scène en commun : La Mouche d’après la nouvelle de Georges Langelaan.
On connaît bien l’histoire de La Mouche grâce au film de David Cronenberg. En faites-vous une adaptation très libre ?
Valérie Lesort : Oui, dans notre version, le savant qui vit avec sa femme devient un vieux garçon un peu autiste (Christian Hecq) qui vit avec sa mère dans un milieu rural, elle dans sa caravane, lui dans un garage où il bricole tout le temps. Sa mère le laisse faire parce qu’il est incapable de travailler. Il parle toujours de télétransportation, elle n’y croit pas du tout mais il y arrive. Dans la machine qu’il a créée, il commence par télétransporter le chien de sa mère, un lapin… et ça se passe de plus en plus mal. La mère, désespérée que son fils soit célibataire, finit par lui présenter une pauvre fille comme lui (interprétée par moi). Il la met dans sa machine pour la téléporter mais au même moment, sa mère, qui branche l’aspirateur et le four, fait sauter les fusibles et la fille disparaît dans les limbes. Un inspecteur mène l’enquête, le garçon se télétransporte pour chercher la fille, une mouche entre dans la machine en même temps que lui, et c’est là qu’il finit par se transformer en mouche monstrueuse et dangereuse.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce texte ? Son potentiel comique avec ses différents ratages ? La réflexion sur la science qui dépasse l’Homme ?
V.L. : C’est un mélange des deux. Après Vingt mille lieues sous les mers, nous avions envie de travailler sur quelque chose de plus sombre. Je suis plasticienne et Christian Hecq est un comédien très physique, qui fait rire dès qu’il entre sur scène. La Mouche nous a semblé parfaite avec à la fois les transformations du corps dont Christian est capable, et les effets spéciaux. L’idée n’est pas de créer quelque chose de réaliste – ça ne marche jamais au théâtre – mais de partir de l’artisanal, du corps, du bricolage. Nous avions envie aussi d’ajouter du drame avec le rapport mère-fils : jusqu’où une mère peut-elle aller pour son fils ?
Votre univers est très visuel. Il évoque les années soixante mais aussi un épisode culte de l’émission Strip-Tease, La Soucoupe et le perroquet !
V.L. : On adore cette histoire de bricolage poétique par ce garçon qui récupère un tas d’objets. Et on trouve aussi l’esthétique des années soixante très belle, avec les prémisses de l’informatique et ses tentatives afin de créer un ordinateur.
Entretien réalisé par Isabelle Stibbe
Tél : +41 21 625 84 29.
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