UN ROAD-MOVIE NOCTURNE ET MUSICAL
APRES LE SUCCES DU CABARET DES HOMMES PERDUS, LE METTEUR EN SCENE JEAN-LUC REVOL CREE LA NUIT D’ELLIOT FALL. UN CONTE DE FEE MUSICAL SUR DES TEXTES DE VINCENT DAENEN ET DES MUSIQUES DE THIERRY BOULANGER.
« Je m’efforce, à chaque spectacle, de brouiller les pistes et de surprendre le public. » Jean-Luc Revol
Qu’est-ce que représente, pour vous, l’association artistique qui vous lie à la MCNN ?
Jean-Luc Revol : Une relation de fidélité autant artistique qu’humaine. C’est de Nevers et de la MCNN que partent toutes mes créations, et c’est là qu’elles sont élaborées.
Quelle est la ligne artistique de votre compagnie, le Théâtre du Caramel Fou ?
J.-L. R. : Il n’y a pas de ligne artistique à proprement dit. Au contraire, je m’efforce, à chaque spectacle, de brouiller les pistes et de surprendre le public. Je souhaite défendre un théâtre résolument populaire, sans esprit de chapelles ou de clans.
Après Le Cabaret des hommes perdus, qu’est-ce qui vous a donné envie d’aller plus avant dans le domaine du théâtre musical ?
J.-L. R. : J’ai toujours eu une passion pour le théâtre musical. Le Cabaret des hommes perdus n’est d’ailleurs pas ma première expérience dans ce domaine. J’avais, avant cela, déjà travaillé pour des opéras ou des spectacles musicaux. Cette dernière expérience m’a donné le goût de la rencontre avec des auteurs et des musiciens vivants, le goût de former des équipes pour des créations de textes et de musiques originales.
Quelle est l’origine de La Nuit d’Elliot Fall ?
J.-L. R. : Comme pour Le Cabaret des hommes perdus, c’est une idée que j’ai soumise à l’auteur. Ici le thème central est l’émerveillement, ou plutôt l’incapacité de la société à s’émerveiller. Nous sommes partis de la structure du conte pour raconter cette histoire, et d’autres thèmes sont venus la nourrir : la discrimination, la quête de soi, la perte d’identité… Il s’agit d’un road-movie nocturne qui tient à la fois du conte de fée initiatique, de l’épopée, du grand guignol et du théâtre forain. C’est l’histoire d’une jeune fille qui se transforme en buisson fleuri et qui doit être sauvée, selon la légende, par un « élu » (Elliot Fall, croquemort de son état). On croisera un loup travesti, des cochons mal famés, des ours, des fées lamentables, un chaperon rouge vraiment « hot »… Toute la galerie des charmants personnages de notre enfance, en totale perdition, qui tentent de survivre à Moon Island, où chacun est un loup pour son frère. Elliot, sorte de Candide moderne, est peut-être leur seul espoir. Tout cela dans un souci d’irrévérence et de fantaisie débridée, car il faut toujours rire du grotesque.
Comment en êtes-vous venu à travailler avec l’auteur Vincent Daenen et le compositeur Thierry Boulanger ?
J.-L. R. : C’est Michel fau qui m’a présenté Vincent Daenen. J’ai immédiatement aimé son univers foisonnant et son écriture baroque. Quant à Thierry Boulanger, je le connais depuis très longtemps. C’est un grand compositeur, un excellent musicien. Je lui ai commandé une partition complexe, qui sera jouée sur scène par trois musiciens. L’interaction de nos trois univers fonctionne parfaitement.
Entretien réalisé par M. Piolat Soleymat
La Nuit d’Elliot Fall, de Vincent Daenen (d’après une idée originale de Jean-Luc Revol) ; musique de Thierry Boulanger ; mise en scène de Jean-Luc Revol. Création le 3 novembre 2010 au Vingtième Théâtre.