IRINA BROOK
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Publié le 10 février 2010
HISTOIRE DE PERE
APRES SES DEUX DERNIERS SPECTACLES EN ATTENDANT LE SONGE ET SOMEWHERE… LA MANCHA, IRINA BROOK REVIENT A WILLIAM SHAKESPEARE AVEC TEMPETE ! UNE PIECE SUR DES ADOLESCENTS FRUSTRES QUI VEULENT S’ECHAPPER DE L’EMPRISE PATERNELLE, EN L’OCCURRENCE DE PROSPERO.
« La Tempête est une pièce comique et légère, entre vaudeville
et music-hall. » Irina Brook
et music-hall. » Irina Brook
Comment le spectacle Tempête ! s’est-il imposé à vous ?
Irina Brook : La Tempête est une pièce magique et mythique, burlesque et féerique, romantique et ésotérique. Le projet tourne autour des cinq acteurs avec lesquels je travaille : Hovnatan Avedikian, Renato Giuliani, Scott Koehler, Bartlomiej Soroczynski et Ysmahane Yaqini.
L’Italie semble avoir inspiré l’atmosphère scénique…
I. B. : Renato Giuliani est italien, alchimiste et naturopathe versé dans l’ésotérisme, une sorte de mage ou magicien de la vie. Il est drôle et s’adonne à l’art culinaire. Il correspond à l’image d’un chef de cuisine, propriétaire à Naples d’une pizzeria.
En quoi la pièce est-elle éloquente pour vous ?
I. B. : Je suis attirée de manière instinctive par les pièces que je choisis, et c’est en faisant que je découvre pourquoi je fais. La tâche est difficile – cinq acteurs pour Tempête ! – mais ce challenge est un plaisir. On a répété l’été dernier, dans une maison en Bourgogne. On travaillait, on faisait des promenades ensemble, l’impossibilité du projet me hantait.
Comment avez-vous fait face aux obstacles ?
I. B. : On est passé par toutes sortes de recherches et d’essais. Peu à peu, la masse informe du projet théâtral a pris vie. Miranda a 35 ans et vit depuis 30 ans sur cette île perdue de la Méditerranée, sans avoir jamais vu un homme. Désespérée, elle reste sous l’emprise de son père adoré. La forme du spectacle s’est dessinée avec sa logique interne et une musique fellinienne, évoquant le cinéma italien des années 1950 en noir et blanc.
L’île est habitée par une famille à problèmes, une famille « dysfonctionnelle »…
I. B. : L’œuvre se déploie comme une pièce d’émotion familiale intense et profonde, à la façon du film danois Festen. Les thèmes de La Tempête sont la liberté et l’esclavage. Ces êtres vivent ensemble en cercle fermé dans des relations étouffantes. Ce sont des adolescents frustrés qui veulent échapper à l’influence abusive de Prospero, enclin à tout contrôler. Chacun cherche sa propre autonomie. La Tempête est une pièce comique et légère, entre vaudeville et music-hall. Elle est grave par l’intensité des relations et la profondeur des émotions. Il s’agit d’un travail différent d’Une Odyssée, d’En attendant le songe et de Somewhere… la Mancha.
Entretien réalisé par Véronique Hotte
Tempête !, d’après le texte de Jean-Claude Carrière adapté de la pièce de William Shakespeare ; mise en scène et adaptation d’Irina Brook. Les 19, 20 et 21 janvier 2010 à Nevers.
Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre, boulevard Pierre-de-Coubertin, 58000 Nevers. Renseignements et réservations au 03 86 93 09 09 ou sur www.mcnn.fr
Contacts production/diffusion : Maud Desbordes / 03 86 93 09 15. Benjamin Bedel / 03 86 93 09 14.
Contacts production/diffusion : Maud Desbordes / 03 86 93 09 15. Benjamin Bedel / 03 86 93 09 14.