LE SAXOPHONISTE FRANÇOIS THEBERGE A CUISINE POUR CETTE SAISON UNE PROGRAMMATION AUX PETITS OIGNONS. EXPLICATION.
Le mélange de vin et musique a donné lieu à quelques sérieux moments d’ivresse. Et ce dans tous les genres, du génial « The Bottle » de Gil Scott-Heron au terrible « Je bois » de Boris Vian. On peut compter en la matière sur les quatre soirées proposées par François Théberge, érudit arrangeur canadien qui cultive lui-même son bout de terrain, 500 pieds de Gamay en Ardèche dont il tire un petit vin. « Histoire de comprendre au plus près les vignerons. » Car c’est bien de cela qu’il s’agira, plus que d’un « mariage » arrangé entre le vin et le jazz.
réflexions empiriques et philosophiques
« Ce qui m’intéresse, c’est le rapport entre le travail du vigneron et celui du jazzman. Ces deux métiers sont très liés : l’un comme l’autre conjuguent respect et écoute, réel travail de fond et humilité, mélangée avec des prises de risques parfois énormes et des problèmes qu’il faut continuellement chercher à contourner. Le jazzman comme le vigneron ont développé un sens de la débrouille avec la matière, nouvelle et incertaine à chaque fois… Le vin que tu bois comme la musique que tu écoutes sont le résultat d’un travail qui implique les cinq sens, peut-être même un sixième. » C’est à partir de telles réflexions, à la fois empiriques et philosophiques, que le musicien a invité trois vignerons et un tasteur-conteur, des personnages ancrés dans le terroir, et des musiciens au diapason de ses intuitions, à commencer par Sylvain Romano, le contrebassiste avec lequel jouent il se produit en duo depuis deux ans dans un petit bar spécialisé dans les vins naturels. « Afin de créer des rencontres/confrontations qui iront au-delà de la simple dégustation post-concert. »
Jacques Denis
Les mardis 16 novembre, 14 décembre, 18 janvier
et 8 février à 21h.