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ÎLE DE DECOUVERTES

ÎLE DE DECOUVERTES - Critique sortie Classique / Opéra
Le compositeur argentin Oscar Strasnoy sera à l’honneur du Festival Ile de Découvertes (Crédit : Ernesto Donegana)

Publié le 10 octobre 2007

Créteil accueille la deuxième édition de ce festival organisé par l’Orchestre national d’Île-de-France : sept concerts en formations diverses qui font vivre la musique telle qu’elle s’écrit aujourd’hui.

La musique symphonique n’est pas morte, mais il faut parfois le faire savoir. C’est le défi que s’est lancé en 2006 l’Orchestre national d’Île-de-France en inaugurant, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), un festival désormais biennal sous le nom d’« Île de découverte ». Si l’Orchestre national d’Île-de-France a toujours tenu son rôle dans le domaine de la création en participant notamment aux festivals parisiens tels que Présences ou Paris de la musique, présenter des œuvres orchestrales d’aujourd’hui dans des villes elles aussi très contemporaines semble curieusement être une idée assez neuve. Elle permet à l’orchestre de pousser plus avant sa mission de diffusion dans l’espace francilien du patrimoine musical dans toute sa richesse et sa diversité.
En 2006, à Aulnay, la programmation jouait sur les contrastes, préférant montrer de la création un panorama ouvert plutôt qu’un microcosme pour spécialistes. Pour ce deuxième rendez-vous, accueilli du 23 au 25 mai par la Maison des Arts de Créteil (Val-de-Marne), l’orientation reste la même, offrant un savoureux mélange des genres et des générations. Ainsi sera-t-il intéressant de confronter les œuvres d’Édith Canat de Chizy et Graciane Finzi, deux compositrices qui revendiquent, dans un langage très travaillé, leur amour des formes classiques, à celle de Denis Cohen, compositeur et chef d’orchestre aux idées très modernistes mais qui sait quand il le faut dialoguer avec la tradition. Si le plaisir de la création réside dans la découverte d’une personnalité nouvelle (ce que permettra, par exemple, la création d’une pièce du jeune Yves Chauris), le travail avec les compositeurs est aussi un moyen pour l’orchestre de lier des relations fidèles. On retrouvera ainsi deux compositeurs qui, dans des genres sensiblement différents, avaient déjà animé l’édition 2006 du Festival : Jacques Deshaulle – qui est également le timbalier solo de l’orchestre – et Oscar Strasnoy. L’univers très personnel du compositeur argentin, né en 1970, a visiblement touché les musiciens qui à Aulnay avaient créé ses Études pour orchestre. Deux autres Sud-Américains sont programmés au cours de ce week-end de sept concerts : Marco-Antonio Perez Ramirez, né à Santiago (Chili) en 1964 mais qui a beaucoup travaillé en France, dans les studios de l’Ircam à Paris, à la Fondation Royaumont ou encore à l’Opéra de Montpellier, et Marco Antonio Suarez-Cifuentes, jeune compositeur colombien de trente-trois ans qui a lui aussi bâti son parcours créatif des deux côtés de l’Atlantique. Les horizons explorés seront cependant bien plus larges avec des maîtres disparus – depuis plus ou moins longtemps – tels Leos Janacek, Anton Webern, Igor Stravinsky, Olivier Messiaen, György Ligeti ou les brillants continuateurs de la tradition symphonique que sont le Finlandais Magnus Lindberg et l’Américain John Adams.

Jean-Guillaume Lebrun


Du 23 mai au 25 juin à la Maison des Arts de Créteil.

A propos de l'événement



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