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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -241-Centre des monuments nationaux

Grande traversée

Grande traversée - Critique sortie Danse
Crédit : Jennifer Ryan Légende : La funambule Tatiana-Mosio Bongonga.

Entretien / Tatiana-Mosio Bongonga
Château et remparts de Carcassonne / Tatiana-Mosio Bongonga

Publié le 25 février 2016 - N° 241

En août prochain, la funambule Tatiana-Mosio Bongonga cheminera au-dessus du sol, sur un fil, au sein du site médiéval de la ville de Carcassonne.

Comment est née votre passion pour le funambulisme ?

Tatiana-Mosio Bongonga : C’est arrivé soudainement. J’avais sept ans et demi lorsque j’ai vu une funambule traverser sur un fil l’espace séparant deux tours d’immeubles. Je l’ai regardée évoluer et j’ai immédiatement su que c’était ce que je devais faire. Je me suis donc inscrite, près de chez moi, dans une école de cirque-loisir. C’est là que j’ai commencé le funambulisme. Et je n’ai jamais arrêté.

« L’énergie générée par un lieu, par un espace, est toujours spécifique. »

Quel rapport entretenez-vous avec la notion d’équilibre ?

T.-M. B. : Lorsque l’on est sur un fil, on se rend compte que l’équilibre n’existe pas. Ou qu’il ne dure qu’une fraction de seconde. C’est le travail que l’on effectue, sans cesse, pour gérer les déséquilibres, qui fait que l’on tient finalement en équilibre. C’est comme dans la vie : on fait de son mieux pour tenir droit, mais rien n’est jamais acquis. On peut tomber à chaque instant. A grande hauteur, la recherche d’équilibre se fait avec un balancier. Le corps a appris comment réagir à l’instabilité à laquelle il est soumis. Bien sûr, on a conscience de ne pas avoir le droit à l’erreur. Alors que dans la vie de tous les jours nous avons tendance à oublier que nous sommes mortels, sur un fil, impossible d’oublier le risque de mort auquel nous sommes soumis ! Ce qui fait que l’on éprouve une sensation très spéciale : on est vraiment là, vivant, dans une plénitude de l’instant, sans penser à quoi que ce soit d’autre qu’à ce que l’on est en train de vivre.

Les lieux au sein desquels vous évoluez ont-il un impact sur vos traversées ?

T.-M. B. : Bien sûr. L’énergie générée par un lieu, par un espace, est toujours spécifique. N’étant jamais au même endroit, on a ainsi l’impression que chaque traversée est la première. Mon ressenti, sur le fil, lors de ma traversée à Carcassonne, par exemple, sera forcément unique. Dans certains endroits, les sites historiques par exemple, on se sent traversé par quelque chose d’extrêmement particulier, sans véritablement savoir quoi. Ce sont toutes sortes d’expériences qui s’offrent à nous. Toutes sortes de conquêtes poétiques de l’espace.

 

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Tatiana-Mosio Bongonga
du samedi 6 août 2016 au samedi 6 août 2016


Château et remparts de la cité de Carcassonne. Le 6 août 2016 à 20h30. Tél : 04 68 11 70 70.

Centre des monuments nationaux, Hôtel de Sully, 62 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75004 Paris. De mars à septembre 2016. Tél : 01 44 61 20 00.

www.monuments-nationaux.fr

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