La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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EyeCatcher-L’Homme à la Caméra

EyeCatcher-L’Homme à la Caméra - Critique sortie Jazz / Musiques

Publié le 10 janvier 2008

Une errance musicale à travers les images de la modernité. Une création récente en tournée en France et en Europe en 2008.

La musique monte comme un murmure, happée par l’effluve cuivré d’une lointaine fanfare d’enfance, s’alanguit dans un grésillement lumineux de sons, parfois s’ébroue dans un affolement de cymbales. Les vibrations des violons Stroh, du thérémine et des ondes Martenot, instruments « électroniques » anciens, se heurtent aux timbres des percussions et des samplers, tandis que les images vidéo de Cécile Babiole se déploient en nuages et géométries colorés. Tranchant avec cette poétique sonore, L’Homme à la Caméra (1929), film muet de Dziga Vertov, plonge dans l’effervescence d’une ville soviétique au temps des grandes utopies progressistes. Visages captés à la dérobée, flux urbains, machineries industrielles… Le cinéaste d’avant-garde saisit des instants de vie qu’il restitue dans un fascinant montage-mouvement du réel. Le jeu des rythmes et des effets visuels trouve un écho dans la partition qui croise les sonorités éclectiques de Laurent Dailleau, Gérard Hourbette, André Serre-Milan et Jérôme Soudan. Quand l’écran se retire, les musiciens s’effacent, laissant place aux espaces synthétiques pilotés par capteurs, et le silence se pose sur la scène déserte. EyeCatcher, ciné-concert singulier en forme de trilogie électrique, se vit comme une dérive poétique sur la modernité qui finit par avaler les humains.
 
Gw. D.


EyeCatcher-L’Homme à la Caméra, d’après L’homme à la caméra de Dziga Vertov, direction artistique Gérard Hourbette.

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