La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -195-LA PÉNICHE OPÉRA

DOMINIQUE VISSE

DOMINIQUE VISSE - Critique sortie Classique / Opéra

Publié le 10 février 2012

À CORPS ET A CRIS : « CONCERT CONFERENCE » UNIQUE EN SON GENRE

DOMINIQUE VISSE ET L’ENSEMBLE CLEMENT JANEQUIN PROPOSENT UNE SERIE DE « CONCERTS CONFERENCES » AUTOUR DU THEME DU « CRI », OU SE CROISENT BIOLOGISTE, PHONIATRE, PHILOSOPHE, PSYCHANALYSTE…

« La Péniche, c’est vraiment un laboratoire, on y fait de la création au sens le plus vaste du terme. » Dominique Visse
 
Évoquant votre programme « À corps et à cris », Mireille Larroche le définissait comme appartenant à « une forme bizarre, bien plus qu’un concert ». Pouvez-vous en dire davantage ?
Dominique Visse : Plusieurs considérations se conjuguent. La définition la plus pertinente serait celle de « concert conférence » puisque le spectacle associe les œuvres chantées par l’Ensemble Clément Janequin et les interventions de spécialistes – aussi bien de la voix que des cris des animaux ou du langage des signes.
 
Avec donc une scénarisation du concert ?
D. V. : Oui. Il n’y a pas à proprement parler de mise en scène puisque nous chantons au pupitre. En revanche, les lumières, les enchaînements sont très travaillés. Le spectacle est mis en scène comme une conférence, avec en plus une image vocale de ce qui se dit.
 
Quelles sont les œuvres au programme ?
D. V. : Pour ces concerts, nous avons assemblé les différentes thématiques que nous avions abordées ici même il y a deux ans : les cris de rue, qui étaient à la base du projet, les cris érotiques, les cris de guerre, etc. Lorsque nous avons pour la première fois travaillé sur cette idée de « concert de cris », il s’agissait surtout de mettre en relation les pièces de la Renaissance et des œuvres contemporaines. Depuis, notre répertoire s’est étoffé avec, outre les créations, la redécouverte de nombreuses pages du xixe siècle, tels ces Cris de Paris composés par Jean-Georges Kastner ou Hippolyte Monpou.
 
Comment avez-vous retrouvé ces œuvres oubliées ?
D. V. : Par un patient travail de recherche. Mais retrouver des œuvres n’est que la première des difficultés. Très vite, nous avons été confrontés à des problèmes techniques : il n’est pas toujours évident de transcrire pour cinq voix des pièces écrites pour chœur mixte ou pour chant et piano ; la pièce de Kastner est à l’origine accompagnée à l’orchestre.
 
Ce spectacle est-il appelé à voyager ?
D. V. : C’est difficile, en raison notamment du nombre et de la diversité des intervenants. De plus, à bord de la Péniche, le dispositif est assez spécial, nous sommes vraiment « au milieu du public ». Nous avons cependant présenté les « Cris » à Fontainebleau ; avoir un lieu plus vaste nous a permis de travailler avec d’autres artistes, venus du monde du cirque en particulier.
 
Vous êtes un familier de longue date de la Péniche Opéra. Qu’y trouvez-vous qui n’existe pas ailleurs ?
D. V. : Il y a d’abord Mireille Larroche, qui aime vraiment la musique et en a une approche très libre. Cela fait du bien, permet de dépoussiérer ses habitudes. La Péniche, c’est vraiment un laboratoire, on y fait de la création au sens le plus vaste du terme : même pour la musique ancienne, on garde toujours à l’esprit qu’il s’agit d’une (re)création.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun


À corps et à cris, les 2, 7 et 9 avril à 20h30, dimanche 8 avril à 16h.

A propos de l'événement



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