La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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DANIEL VERONESE

DANIEL VERONESE - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 janvier 2010

CONVERTIR LES CLASSIQUES EN ŒUVRES CONTEMPORAINES

APRES SES ADAPTATIONS D’ONCLE VANIA ET DES TROIS SŒURS D’ANTON TCHEKHOV, L’AUTEUR ET METTEUR EN SCENE ARGENTIN DANIEL VERONESE SE CONFRONTE A L’UNIVERS D’HENRIK IBSEN. IL SIGNE DES VERSIONS CONTEMPORAINES D’UNE MAISON DE POUPEE ET D’HEDDA GABLER.

« Nora et Hedda cherchent leur liberté : l’une en direction de la vie, l’autre de la mort. » Daniel Veronese
 
Quel sens donnez-vous au travail sur les classiques que vous réalisez depuis quelques années ?
Daniel Veronese : Ce travail consiste à convertir des pièces classiques en œuvres de théâtre contemporaines, des œuvres que nous n’avons pas – par purisme, par respect absolu de ce qui a été écrit et de ce qui est vénéré – à considérer sans émotion, de façon lointaine et sans empathie. Dans ces classiques, je change seulement ce qui me semble devoir l’être. Je ne cherche jamais à remanier un texte par principe ou par jeu.
 
Quel regard portez-vous sur Une Maison de poupée et sur Hedda Gabler ?
D. V. : Une Maison de poupée est un drame social qui a fait naître, à son époque, un nouveau regard sur la place de la femme dans la société. Un drame direct, avec peu de possibilités d’échapper au récit presque policier – ou délictueux – qu’il instaure. Un drame qui comporte une fin comme séparée du reste de la pièce. J’ai toujours pensé que la dernière scène d’Une Maison de poupée avait été écrite avant les autres. Tout paraît se mettre en place pour que Nora éclaire la question de la condition féminine. Hedda, au contraire, est une femme dont le fonctionnement est plus incompréhensible, la psychologie plus difficile à pénétrer. Il s’agit d’un personnage à la fois obscur et infantile. Ces deux femmes luttent pour ce qu’elles croient. Elles cherchent leur liberté : l’une en direction de la vie, l’autre de la mort.
 
La direction d’acteurs semble essentielle dans vos spectacles. Quel rapport entretenez-vous avec l’art de l’interprétation ?

D. V. : La direction d’acteurs est la partie du théâtre qui m’intéresse le plus. Je travaille individuellement avec chacun des interprètes, à travers une attention spécifique pour chacun. Car, je n’envisage pas les acteurs comme un groupe, même si au final le résultat doit être vu comme collectif. Chaque comédien, étant une pièce importante de la machinerie collective, a ainsi besoin de soins particuliers. Tous les acteurs ne sont pas égaux. Tous n’ont pas la même expérience, ne s’expriment pas de la même façon. Il ne servirait à rien de s’adresser à eux d’une façon uniforme. Je m’appuie sur leurs différentes qualités et je prends en compte leurs éventuels défauts.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat


Le Développement de la civilisation à venir, d’après Une Maison de poupée d’Henrik Ibsen, adaptation, mise en scène et scénographie de Daniel Veronese. Le 11 février, à 20h30. Tous les grands gouvernements ont évité le théâtre intime, d’après Hedda Gabler d’Henrik Ibsen, adaptation, mise en scène et scénographie de Daniel Veronese. Le 13 février, à 20h30. Spectacles en espagnol surtitré. Intégrales le 13 à 20h30 et 14 février, à 15h30.

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