Libérer la créativité
Emanuel Gat est un chorégraphe qui a reçu une [...]
Focus -252-Fondation BNP Paribas
Pierre Rigal entrelace dans ses œuvres composition musicale et composition chorégraphique, et relie ainsi de manière singulière le visuel et le sonore.
En 2010, vous présentiez l’inclassable Micro au Festival d’Avignon. Ce spectacle a-t-il été un moment charnière dans votre recherche du lien entre la danse et la musique ?
Pierre Rigal : Oui, nous étions cinq avec Mélanie Chartreux, Gwenaël Drapeau, Malik Djoudi et Julien Lepreux, pour former le groupe Micro Réalité. C’était une forme très particulière et effectivement difficilement classable, ce qui m’a valu certains problèmes car les étiquettes sont tenaces. J’ai d’ailleurs le même type de remarques aujourd’hui avec Même. Pour toutes mes pièces, il y a une composition musicale spécifique, mais pour Micro, j’avais décidé de montrer la genèse même de la composition de la musique, sur scène. Avec mes outils qui sont la mise en scène, l’implication du corps, et le rapport du corps à l’instrument, que j’ai essayé de modifier, et qui génère une composition singulière. Je voulais faire voir au maximum la musique, que l’on sache parfaitement d’où vient chaque son, comme le simple son du branchement d’un jack dans un ampli. On s’est amusé à faire une sorte d’archéologie de la musique en construction, devant des spectateurs qui pouvaient tout comprendre et tout voir. J’ai essayé de conserver ce rapport-là dans d’autres spectacles, notamment dans Même que l’on joue en ce moment. Il s’y déploie un lien très fort à la fois à la musique, à sa construction, et à sa visualisation.
« Un lien très fort à la musique, à sa construction, et à sa visualisation. »
Votre lien à la musique a évolué au fil de vos créations, jusqu’à explorer les formes admises de représentation de la musique, comme dans Paradis Lapsus…
P. R. : Tout à fait, dans Paradis Lapsus il y a un lien assez fort avec le cabaret, à travers la question du son, du langage et de la parole. Avec le groupe, nous avons écrit neuf chansons pour ce spectacle. Cela s’est poursuivi avec d’autres projets plus confidentiels, notamment les Conversations augmentées, un projet ponctuel avec des amateurs qui nous a énormément plu. Le projet que l’on développe avec Micro Réalité est fondé sur l’idée que tout peut faire musique, que tout interagit et peut intégrer l’œuvre artistique. L’utopie finale, c’est que l’auditeur sans le savoir construise son propre concert, c’est le fil rouge de notre recherche.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Même, les 2 et 3 mars 2017 à TANDEM, scène nationale d’Arras-Douai, les 7 et 8 mars au CDN de Haute-Normandie.
Micro, le 10 mars à Evreux, Arrêts de jeu, le 14 mars à Chartres, Erection, le 25 mars à Antibes, Bataille, le 31 mars à Draguignan.
Avril-mai : tournée en chine d’Erection et Standards.
Fondation BNP Paribas
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