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Claude Buchvald : un corps à corps sans cesse renouvelé

Claude Buchvald : un corps à corps sans cesse renouvelé - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 mai 2007

Dix ans après sa création, Claude Merlin reprend L’Avant-dernier des
hommes
de Valère Novarina, « une figure pauvre » que Claude Buchvald,
metteur en scène, compare à « un saint François d’Assise qui parlerait à un
reste de monde
 ».

Vous avez mis en scène cinq pièces de Valère Novarina. Qu?est-ce qui vous lie
aussi intimement à son écriture ?

Claude Buchvald : C’est assez mystérieux ce rapport-là. Tout ce que je
sais, c’est que la découverte de cette ?uvre fut pour moi une véritable
révélation, un bouleversement. C’est grâce à André Marcon, qui interprétait
L’Inquiétude
, que j’ai pour la première fois entendu un texte de Valère
Novarina. Immédiatement, j’ai été saisie, foudroyée. Je me suis relevée sur mon
siège, j’ai réalisé que quelque chose d’exceptionnel se passait, me parvenait,
quelque chose qui allait modifier ma façon d’envisager le théâtre. L’écriture de
Valère Novarina possède une énergie considérable. Il s’agit d’une matière
fabuleuse qui réclame la chair de l’acteur.

Pourquoi, aujourd’hui, reprendre une nouvelle fois L’Avant-dernier des
hommes ?

C. B. : Je crois que quand on est entré dans un texte de Valère Novarina,
il ne vous lâche plus. Car à chaque représentation, puis à chaque reprise, de
nouvelles portes s’ouvrent, de nouvelles possibilités de sens. Participer à un
tel corps à corps, c’est comme être devant une toile de maître ou une symphonie,
ça procède d’une redécouverte perpétuelle. Je pense ainsi que tant que Claude
Merlin sera capable de monter sur un plateau de théâtre, il jouera L’Avant-dernier
des hommes
.

« La découverte de cette ?uvre fut pour moi une véritable
révélation. »

Vers quelle direction avez-vous souhaité guider Claude Merlin ?

C. B. : Dans un premier temps, Claude Merlin s’était emparé de cette
écriture de façon solitaire. Lorsque je suis arrivée, c’était comme si j’entrais
sur un territoire déjà visité. J’ai alors tenté de faire en sorte qu’il reste
dans un rapport totalement personnel à ce texte, tout en essayant de l’emmener
ailleurs, là où il ne savait pas qu’il pouvait aller. J’ai voulu qu’ensemble
nous puissions explorer des zones inconnues, sans pour cela nous éloigner de
l’écriture de Valère Novarina, de ses lois, de sa respiration, de sa physique,
de ses pulsations. Comme si une circulation organique nous reliait tous les
trois : le texte, Claude Merlin et moi-même. D’ailleurs, plutôt qu’une metteure
en scène, je me sens comme un accompagnateur, un veilleur qui aiderait à une
forme de gestation.

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat

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